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EPISODE 40
Retour en Thailande, Koh Samet : du 6 au 21 mars 2006
 
 
C'est avec un peu de soulagement et un gros pincement au coeur que nous avons quitté la Birmanie pour la Thailande. Un peu de soulagement car même pour des touristes la vie en Birmanie n'est pas de tout repos et nous étions quelque peu "entamés". Mais un gros pincement au coeur car nous quittions ce beau pays et ces gens qui nous ont fait passer des moments inoubliables, si intenses et précieux.
Nous avons retrouvé Bangkok et sa modernité comme si nous étions de vieux habitués de l'endroit. C'est un peu comme si nous rentrions à la maison, c'est déjà notre troisième séjour dans cette ville qui a été une excellente base arrière et que Romain a finalement commencé à bien apprécier.
Nous avons pu appeler nos familles et continuer à préparer la suite de notre voyage. La prochaine étape est l'Inde, un nouveau dépaysement en perpective. Nous avions des billets d'avion pour le 22 mars et nous avons donc décidé de tuer le temps en allant passer quelques jours tranquilles à Koh Samet, une petite île a une demi journee de bus de Bangkok.
Cette île était un peu plus chère que nous l'escomptions car très prisée des touristes et surtout des habitants de Bangkok qui venaient là, même pour peu de temps (en faisant tout pour ne pas bronzer bien sûr).
L' île est divisée en de nombreuses petites plages séparées par des rochers ce qui fait qu' on avait l'impression d'être peu nombreux a profiter du sable blanc et des 30 degrés de l'eau.

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Nous avons loué une moto pendant une journée afin de faire le tour de l'île qui est aussi une réserve naturelle très boisée. Une seule et unique route en sable traverse l'île de part en part. Les abords des plages sont très bien entretenus car les touristes arrivent pour la plupart en bateau. Cela tranche avec ce qu'on a pu voir de la route : des détritus, des bâtiments délabrés réservés aux employés (et leur familles) des hotels et resorts. Nous avons finalement trouvé un joli bungalow à la lisière de la forêt, surplombant la mer.

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Nous avons profité de notre petite terrasse pour déjeuner, jouer aux cartes et écrire nos journaux au son des vagues.
Bref nous avons passé une semaine calme et agréable.

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Rien de spécial à signaler. Nous sommes revenus à Bangkok pour la dernière fois et avons réglé les ultimes détails pour l'Inde. Nous allons nous séparer pendant une dizaine de jours. Sandrine va retrouver Sarah et Laurence, deux de ses amies venues passer 2 semaines de vacances avec elle en Inde. Romain va aller au sud de l'Inde pour 10 jours de voyage en solo.
 

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EPISODE 41
Le voyage de Romain : Calcutta, Chennai, Pondichery et Bengalore (22.03.2006-01.04.2006)
 
Le choc a été brutal à notre arrivée en Inde pour Sandrine et pour moi, il a continué à se propager pendant quelques jours. A peine descendus de notre avion à l'aeroport de Calcutta que déjà 2 personnes s'invectivaient en se bousculant. Et nous n'avions pas encore passé la douane! Dehors plus tard, dans une file d'attente à un guichet, les gens se doublaient et se poussaient tellement que plusieurs altercations ont commencé.... Difficile de se jeter dans la mêlée, mais il a bien fallu... Après moins de 2 heures dans le pays, on savait déjà que la non violence indienne était une fable !
Bref, après avoir dit au revoir à Sandrine et que son taxi ait disparu, j'ai attendu l'avion pour Chennai (Madras) qui m'a amené là-bas au milieu de la nuit. Je suis allé directement à la chambre que j'avais réservé au préalable dans un quartier pas trop touristique. En effet, pour ces quelques jours en solo, je voulais surtout aller me ballader dans les quartiers où il n'y a rien de spécial à voir et simplement observer la vie qui se passe là-bas. J'ai été servi, j'en ai pris plein les yeux, les oreilles et les narines. Je partais de ma chambre d'hotel et j'essayais de rejoindre un endroit à pied en y allant de la façon la plus directe. J'ai donc traversé toutes sortes de quartiers, des rues commercantes aux petites ruelles, des grandes artères aux friches industrielles et des bidonvilles

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aux quartiers des touristes. Je me balladais quelques heures avant de prendre un rickshaw pour rentrer lorsque j'en avais assez.
La chose qui m'a le plus surpris est le regard que les gens portaient sur moi. C'etait un regard perçant et insistant, que de nombreuses paires d'yeux jetaient sur moi sans prendre la peine de se dissimuler. Certains venaient me parler, surtout des réfugiés tamouls du Sri Lanka. Il y en a beaucoup à Chennai. Les discussions commencaient toujours bien, mais se terminaient généralement par une demande d'argent ce qui enlevait un peu de poésie à la rencontre. Les réfugiés etaient remontés contre les locaux qui de leur côté le leur rendaient bien, ils m'ont bien mis en garde qu'il ne fallait pas parler aux réfugiés.
Dans la rue, il n'y a quasiment que des hommes, dont la plupart n'ont pas l'air de faire grand chose. Les rares femmes que l'on voit sont entre elles ou accompagnées de leur mari. Aucune n'adresse la parole ni ne regarde un homme dans la rue, c'est special...
La vie était grouillante et miteuse et quelques heures par jour suffisaient à me fatiguer. Ces quelques jours passés à Chennai m'auront permis de réaliser que l'Inde était vraiment un pays à part et qu'il allait falloir faire des efforts pour pouvoir l'apprécier. Car même si j'étais saoulé par la rue à la fin de la journée, le lendemain matin, l'envie de ressortir me frotter aux réalités locales me reprenait de plus belle.
 
En 1967, ma mère était venue en Inde pour je ne sais quelle raison mystique ou psychédélique. Elle avait voyagé dans le Tamil Nadu (la région dont Chennai est la capitale) et en avait visité quelques endroits. Elle m'a donc parlé de Mamallapuram et Pondicherry et j'ai décidé de suivre ses traces.
Mamallapuram est un village en bord de mer abritant des temples. C'est un endroit très touristique qui a du beaucoup perdre de son calme d'antant. La plage est transformée en decharge publique ce qui fait perdre de son charme a l'endroit. Mais les deux jours que j'y ai passé ont été agréables et détendus.
 
Pondicherry, ancien comptoir francais, en revanche m'a beaucoup plu.

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C'est une très jolie ville, tranquille et propre. La ville est bien entretenue, les gens sont plus habitués aux voyageurs. Les signes de la présence française dans cet ancien comptoir des Indes sont encore bien visibles. Les bâtiments sont en bon état, les noms des rues sont pour la plupart des noms francais et il y a quelques bons restaurants bien de chez nous (mais un peu chers quand meme, l'exotisme a un prix !). Bref, un endroit idéal pour passer quelques jours tranquilles.

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Pour rejoindre Sandrine, je devais prendre un avion pour Dehli à partir de Bengalore, une grande ville du Sud de l'Inde. Je m'y suis donc rendu en bus mais je n'ai rien pu y voir à part ma chambre d'hotel car je suis tombé malade. Une vilaine gastro. La seule chose que je suis arrive à faire en deux jours; c'était de prendre l'avion pour  Dehli.
Bengalore reste donc toujours mystérieuse pour moi, mais je me suis consolé aupres de Sandrine lorsqu'on s'est retrouvé.
 
 
Et maintenant, la traditionnelle page historique pour mieux comprendre ce pays :
 
L'Inde d'aujourd'hui est le fruit d'une très longue histoire. L'hindouisme est né il y a plusieurs millénaires dans la peninsule quand un amalgame entre plusieurs cultures s'est produit. Cette religion a prospéré, sans pour autant unifier les différents peuples et royaumes de l'Inde, jusqu'en 500 avant JC et la naissance de Bouddha. Ce dernier, originaire d'un royaume au nord de l'actuelle Calcutta, a beaucoup médité et a contesté lors de son cheminement spirituel la base même de l'hindouisme : les castes. Le bouddhisme a eu beaucoup de succès en Inde et dans tout le continent asiatique et s'est propagé rapidement. De nos jours, il est toujours très présent en Asie mais presque plus en Inde ou son influence s'est peu a peu atténuée, c'est l'hindouisme qui a connu un renouveau et bouddha a même été intégré à cette religion qu'il condamnait. Plus tard, dès le 11ème siècle les musulmans se sont lancés à la conquête de la peninsule et ont connu leur apogée avec le règne de six empereurs mogols sans jamais avoir le contrôlé tout le sous continent. C'est à ce moment la que les colons anglais sont arrivés et ont commencé a faire du commerce, puis s'immiscer dans les affaires politiques avant de finalement prendre le controle total de l'Inde au cours du 19e. Ils administraient toute la peninsule sauf environ 500 royaumes dont certains étaient minuscules. Tous ces royaumes avaient fait allégeance à la couronne britannique et se sont montrés loyaux (souvent de gré, parfois de force). Dès le début du 20e, un mouvement pour l'indépendance de l'Inde a commencé à poser des problèmes aux Anglais. Plusieurs campagnes très originales de désobéissance civile axées sur la non violence et dirigées par le Mahatma Ghandi déstabilisèrent le pouvoir britannique. Apres la seconde guerre mondiale, il ne restait plus aux colonisateurs qu'à donner l'indépendance à l'Inde avant d'être submergés par ses foules. Ali Jinnah, le leader des musulmans de la péninsule obtint malgré l'opposition de Ghandi la partition du sous continent en deux états : l'Inde, à majorité hindoue et le Pakistan à majorité musulmane. Le partage se passe très mal, il y eu des transfers énormes de population, des massacres ethniques, des réfugiés à n'en plus finir. Bref la partition fut tragique. Le Pakistan était composé de deux entités : l'actuel Pakistan et l'actuel Bangladesh (alors le Pakistan oriental). Grace à la présence de Ghandi, les choses se passèrent moins mal au Pakistan oriental.

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Le dernier point noir de cette séparation a été le Cachemire qui était jusque là administré par un maharaja hindou qui régnait sur un population à majorité musulmane. Le maharaja tenta d'obtenir l'indépendance malgré le fait que la logique aurait dû le placer sous la souveraineté pakistanaise. Au lieu de cette sage solution, il se mit les deux pays à dos avant de se faire envahir par le Pakistan. L'Inde negocia son secours contre la souveraineté au Cachemire. Une guerre éclata donc entre l'Inde et la Pakistan. Après un an de conflit, l'Onu imposa une ligne de demarquation entre les deux pays qui fait toujours office de frontière. Un référendum devait être organisé pour rattacher le Cachemire à l'un ou l'autre de ses voisins. (le résultat aurait sans doute été favorable au Pakistan). Le vote n'a toujours pas eu lieu... Une autre guerre éclata dans les années 60 sans rien modifier et les deux pays rivaux sont à cause du Cachemire devenus chacune puissance nucléaire à présent...
L'inde d'aujourd'hui est la plus grande démocratie du monde. C'est un pays de droit, mais on ne peut pas quand même la comparer aux démocraties européennes. Les méthodes de gouvernement ne sont pas les mêmes et la corruption est à un niveau bien supérieur. Surtout, la démocratie n'a pas supprimé le système de castes qui entrave la marche en avant du pays.


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EPISODE 42
Calcutta, Varanesi, Khajuraho, Agra, Jaipur, Dehli (22.03.2006-04.04.2006)
 
Nous avons débarqués à Calcutta dans 1 minuscule aéroport datant de Matusalem. Dès notre descente d'avion, nous nous sommes rendus compte du dépaysement. En effet, deux hommes, puis quatre, puis six etc... on commencé à s'engueuler et à élever la voix, rien à voir avec l'Asie où élever la voix revient à perdre la face. Ca nous a fait bizarre. Nous sommes allés chercher le billet d'avion de Romain pour qu'il se rende au Sud et nous nous sommes quittés pour dix jours, pendant lesquels je suis allé visiter la region de Calcutta à Dehli avec deux amies venues de Suisse, Sarah et Laurence.
Le taxi me menant au centre ville Calcutta m'a offert la vision de la pauvreté, des gens vivants sur les trottoirs, des bâtiments décrépis, des rues grouillantes, saturées par la circulation, aucun bâtiment moderne dignes d'une grande ville. L'image que je garde qui m'a le plus "choquée" c'est celle d'hommes courant pieds nus dans cette fournaise en tirant derrière eux leur pousse-pousses, on a beau avoir vu "la cité de la joie" c'est dur.
Après cette première rencontre avec l'Inde et Calcutta, j'ai retrouvé avec émotion les filles.

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Ensuite nous avons fait un petit tour de quartier et avons pris le train couchettes direction Varanesi/Benares.
 
Au matin, nous avons pris un rickshaw pour nous aller en ville et avons traversé un pont brinquebalant d'où on a apercu un corps flotter dans le Grange, le ton était donné !!! Varanesi est la ville sainte par excellence de l'Inde. Chaque hindou essaie d'y venir au moins une fois dans sa vie et y mourir reste le rêve de chacun. Nous nous sommes perdues dans les dédales de ruelles étroites de la vieille ville longeant le fleuve, ici pas de risckshaw ni de voiture. Les vaches sacrées ou pas pullulent et du coup attention où on met les pieds. Les gens les nourrissent car c'est bon pour leur karma, en fait ici comme partout ailleurs en Inde mieux vaut être une vache qu'un pauvre ! Pas facile à comprendre pour nous.
Le soir, nous nous sommes rendues sur les ghats, escaliers menant sur les bords du Gange. Là, nous avons assisté à la tombée de la nuit au Puja, cérémonie du culte au Gange, musiciens, prêtres et foule d'hindous et de touristes curieux s'y pressaient. Un moment mystique, très fort, un magnifique spectacle émotionnel.
 
Le lendemain matin, nous nous sommes levées à l'aube pour une ballade d'une heure sur le Gange. Nous avons donc assisté a l'arrivée des premiers pèlerins venant faire leurs ablutions (ils doivent se baigner en 5 endroits différents tandis que l'hindou religieux doit chaque matin prononcer le mantra sacré, s'immerger complètement trois fois de suite et boire une gorgée d'eau sacrée du Gange dans sa main). Puis chacun vaque à ses occupations, brossage de dents, savonnage, lessive etc...

Varanesi

Nous avons également passé à côté de bûchers, qui dit-on ne se sont pas éteints depuis des millenaires, sur lesquels les hindous les plus chanceux et fortunés se font brûler à leur mort afin d'arrêter le cycle de la réincarnation. Vu la pénurie de bois sévissant en Inde cette cérémonie est onéreuse et du coup, les pauvres ont droit juste au crématoire électrique bien moins bon pour leur vie future. Une fois le corps brûlé les cendres sont jetées dans le Gange. Nous avons vu une fillette fouillant les cendres certainement à la recherche de bijoux ou de dents en or. Seuls les enfants de moins de 10 ans, les sadhus (religieux), les morts de varioles, les gens piques par un serpent (animal sacre) et les vaches, jugés comme étant purs, sont jetés directement dans le Gange. Pendant notre ballade, le soleil s'est levé et les gens sont arrivés de plus en plus nombreux sur les bords du Gange.
En fait, Varanesi est un spectacle perpétuel et juste se ballader sur les ghats ou s'asseoir sur une terrasse surplombant le Gange vous occupe vos journées et vos pensées.
 
Après deux jours passés dans la ferveur mystique de Varanesi, avec un peu de regret, nous sommes reparties en train direction Khajuraho. Nous sommes montées dans le train à minuit et à notre grande surprise des femmes occupaient déjà nos couchettes. Nous avons essayer de leur expliquer la situation mais rien a faire pour les deloger de là. Vu qu'on était en Inde chacun a commencé à y mettre son grain de sel et finalement, après l'intervention du contrôleur, à leur corps défendant, ces braves femmes ont dû nous rendre nos places. Il n'y avait plus de place pour nos sacs, nous avons donc du "dormir" dessus. On a encore dû prendre un bus local pour un trajet de 4 heures et la enfin, nous y sommes arrivées !
Nous y avons trouvé une chambre confortable et sommes parties à la découverte des temples de Khajuraho. Ceux-ci ont la particularité d'être décorés de sculptures érotiques, certaines dignent du Kama Sutra. Mais il y a également plein d'autres sculptures representant des scènes de vie et de guerre.

TempledeKhajuraho

Après une bonne nuit, nous avons fini notre visite avant de quitter ce petit village de la campagne indienne pour Agra.
 
Agra, ville du Taj Mahal. Après avoir passé un contrôle de sécurité pointilleux; bonbons, portables, stylos et même lampe de poche sont à laisser à la consigne, on est arrivées dans une cour aux hauts murs de briques rouges et là après le passage de la porte principale, ce symbole de l'Amour éternel qu'est le Taj Mahal a surgit devant nos yeux émerveillés. Nous laissant sans voix. Sculpté et orné de pierres précieuses et semi précieuses fait de marbre d'une blancheur quasi immaculée, il est éblouissant, magnifique, magique. Selon la légende, un empereur mogohl a construit ce mausolée en memoire de sa musé bien aimée morte en donnant naissance à son 14ème enfant. Afin que l'architecte qu'il embaucha contruise un monument digne de son desespoir, l'empereur fit tuer l'epouse de ce dernier afin qu'il se transcende. Ce qu'il fit !

Taj_Mahal2b

Après cette vision romantique et irréelle, nous avons visité le Fort Rouge qui était le palais des empereurs mogohls. Enorme forteresse batie le long de la rivière Yamuna et jouissant d'une superbe vue sur le Taj Mahal est constitué d'une enfilade de palais de marbre, de mosquées et de jardins. C'est là que le fils de Shah Jahan, constructeur du Taj Mahal, a emprisonné son père pendant huit ans, jusqu'à sa mort. De sa fenêtre, Shah Jahan pouvait contempler le tombeau de sa bien aimée.
Nous avons finit notre visite par le baby Taj, mausolée plus ancien et modeste mais non moins richement décoré que le Taj Mahal.
 
Deuxième et dernier jour à Agra, en dehors du Taj Mahal et du Fort, la ville n'est pas franchement intéressante, du coup, on s'est rendues en bus à une heure d'Agra, dans la ville fantome de Fathepur Sikri. Classée au patrimoine mondial, cette ville juchée sur une colline a été délaissée 15 ans après son édification à cause de la pénurie d'eau qui y sevissait. Les restes de cette cité sont encore très impressionnants, dans l'enceinte de la citadelle, on trouve une mosquée remarquablement sculptée pouvant accueillir jusqu'à mille personnes. Cette mosquée est entourée par des remparts voutés où l'on apercoit ci et là des reliques de peintures.

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Juste à côté se trouve le palais et sa cour. Celui-ci est d'inspirations; hindoue, musulmane, jaine et chrétienne, reflétant le caractère cosmopolite de son propriétaire. Il est à noter que ce dernier avait une épouse de chaque confession. On peut admirer des reliquats de peintures, miroirs, sculptures qui permettent de s'imaginer les fastes des lieux. Petite anecdote, on peut encore voir le lit de béton de l'empereur où des hommes devaient le porter chaque soir car il se trouvait à 2 mètres de hauteur.
 
Retour à Agra pour prendre notre bus direction Jaipur, capitale du Rajasthan. Lors du trajet on voyait les femmes aux saris chatoyants en compagnie de quelques hommes enturbanés moissonner à la main. Parfois, nous dépassions de lourds chargements tirés par un tracteur, des boeufs ou un chameau.
 
Jaipur, la ville rose ainsi surnommée car la ville a été repeinte, en 1876, de cette couleur, couleur de l'hospitalité, poru accueillir le Prince de Galles, futur roi Edouard VII. Et justement, manque de chance pour nous, nous n'avons pas pu visiter le palais du Maharaja qui etait fermé car le Prince de Galles (pas le même evidemment) Charles et sa femme faisait un voyage en même temps que nous dans le Rajasthan !
Nous avons donc visité l'observatoire contruit par un Maharaja feru d'astronomie qui n'hésita pas à envoyer ses spécialistes à l'étranger avant de l'edifier. On s'est donc promenées dans un parc aux étranges sculptures servant à mesurer le temps. Nous avons également pu voir le palais des vents. Ce bâtiment de 5 étages permettait aux épouses et concubines du Maharaja d'épier la rue au moyen de fenêtres ajourées permettant de voir sans etre vues.
 
Nous avons quitté le centre ville pour nous rendre au Fort d'Amber perché sur une colline à 11 kilomètres de Jaipur. Ce fort est de la même couleur que la ville. Dans ce fort, ancien palais du Maharaja, l'architecture rajput prend toute sa dimension et laisse rêveur. Certaines pièces ont leur plafond recouvert de miroirs tandis que d'autres laissent voir de superbes mosaïques. Il y a une quantité impressionnante de couloirs, digne d'un labyrinthe, on s'y est même perdues. Il est facile d'imaginer les parties de cache-cache qu'organisait le Maharaja, très joueur, avec ses épouses et concubines.

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Après tant de visites, nous sommes allées soulager nos porte-monnaies au bazar. Après la chaleur, le brouhaha et le harcèlement des marchands, nous sommes allés nous délasser au cinéma voir un fameux film indien. Bollywood, le hollywood indien est le plus grand producteur de film au monde. Immense cinéma dont l'interieur ressemble à une meringue kitchisime à souhait. Malgré l'heure; 12h30, le jour; vendredi et le gigantisme de la salle, celle-ci était quasi pleine. Heureusement nous avons eu droit à des sièges confortables car 3 heures de film indien en hindi c'est pas forcément évident.
 
La fin des vacances des filles approchant, nous sommes parties pour Dehli. On s'est installées dans le quartier routard du bazar principal. Quartier ayant mauvaise réputation au yeux des indiens mais qui nous a bien plu. Les commercants étaient moins pressant qu'à Jaipur et du coup, dernières emplettes avant de quitter l'Inde.
Romain nous a rejoint avec une petite mine, il s'est du coup reposé après que je l'ai eu soigné, pendant que je profitai de notre dernière journée entre filles pour visiter, en tour organisé, très mauvaise idée, Old Dehli. Notre guide était incompréhensible et semblait s'adresser à l'unique homme du groupe. Nous avons visité un temples jain, puis le Fort Rouge moins intéressant que ceux que nous avions précédemment vus. Puis nous sommes allés dans un parc et nous sommes arrêtés devant une dalle de marbre noir marquant le lieu d'incineration du Mahatma Gandhi, assassiné en 1948 et voilà le tour de la ville était fait. Un peu frustrant. En rentrant à l'hotel nous avons croisé une procession religieuse où les musiciens jouaient une cacophonie bruyante, il y avait quelques chars et des fidèles suivants à pied y compris quelques étranges occidentaux.
Nous avons rejoint Romain qui allait mieux et les filles se sont préparées à partir en nous laissant du fromage transpirant que nous avons dégusté pendant une semaine au petit déjeuner, quelques kilos de chocolat fondu dont nous avons partagé une petite partie..., des sudokus (on est devenu fan depuis qu'Evelyne et Adel nous ont fait decouvrir ce jeu au Cambodge), des livres et quelques photos entre autres. Merci aux généreux donnateurs, vos offrandes ont été grandement appréciées !
Nous avons pris congé des filles avec émotion, on se retrouvait à nouveau tous les deux, un peu comme un second départ...

 

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EPISODE 43
Rajasthan : Shekawati, Bikaner, Jaisalmer (07.04.2006-20.04.2006)
 
Nous ne sommes pas restés très longtemps à Dehli. Juste le temps que Romain retrouve son étanchéité et juste le temps de constater que cette ville ne nous plaisait pas tellement. On a ressenti la plupart des gens comme arnaqueurs, insistants et intimidants.
 
Nou sommes donc partis pour la Rajasthan. Notre première halte a été Jaipur que Sandrine avait déjà visité en compagnie de Sarah et Laurence. Du coup, nous n'avons pas visité mais avons décidé du circuit que nous allions faire: d'abord visiter le Shekawati, puis Bikaner et Jaisalmer, le long de la frontière pakistanaise.
 
Dans la région semi désertique du Shekawati, nous nous sommes arrêtés à Nawalgarh où nous avons logé dans la pension familliale de Rajesh avec qui nous avons partagé de succulents repas végétariens. A partir de là, nous avons rayonné dans toutes les villes alentours. La principale attraction de cette région, pauvre et en dehors des sentiers battus, réside dans les nombreuses havelis.

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Ce sont des demeures que de riches marchands se sont fait construire au 18eme et 19eme siècle, enrichis par le passage des caravanes reliant le Moyen-Orient et la Chine et Dehli à la côte du Gujarat. Ces habitations sont très richement décorées, grandes et comportent souvent toutes sortes de fresques. Certaines sont encore en assez bon état mais malheureusement la plupart tombent en ruines. Leur propriétaire les ont délaissées au profit d'une maison en ville en laissant parfois un gardien qui en échange de quelques roupies vous fait un tour des lieux, d'autres sont habitées par des familles qui n'ont pas les moyens de les entretenir tandis que les autres sont carrément à l'abandon.
 
Après trois jours dans le Shekawati, nous avons pris un bus pour Bikaner, non loin du Pakistan. Là, nous avons visité le fort de la ville et le palais du Maharaja.

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Ces deux constructions nous ont plongé dans l'univers fabuleux des royaumes rajputs. Nous avons vu l'histoire de la famille de l'actuel Maharaja. Cela va de la création de la ville de Bikaner, aux conflits avec les Maharajas et sultans voisins, à la coopération avec les anglais, aux défilés grandioses à dos d'éléphants jusqu'au parties de chasse au lion et au tigre.
Les Maharajas de Bikaner se sont distingués par leur gouvernance relativement éclairée. Le 21eme Maharaja de Bikaner a été impliqué dans les 2 Guerres mondiales aux côtés des anglais. Il a envoyé ses chameliers à l'assaut des tranchées allemandes pendant la 1ere Guerre mondiale et défendu le canal de Suez pendant la seconde. Son fils a abandonné la souverainete du royaume à l'Inde lors de la décolonisation de 1947. Cette prestigieuse gamille vit maintenant de ses richesses et notamment du palais dont une partie a été transformée en hotel. Romain a été fasciné par le 21eme Maharaja et son histoire. 
 
De Bikaner, nous avons pris un bus de nuit jusqu'à Jaisalmer, 400 kilomètres plus au sud, toujours le long de la frontière pakistanaise.
Là, nous avons découvert la plus belle bille que nous ayons vu de notre vie.

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Au milieu du désert, la ville (moins de 20'000 habitants) ressemble à un immense chateau de sable.

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Le fort qui la domine est majestueux et imposant mais se confond presque par sa couleur au désert alentour. A l'intérieur du fort se trouve un palais tout aussi magnifique et tout un enchevêtrement de petites ruelles dans lesquelles les rares motos se faufilent entre les vaches ou inversement.

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En contrebas du fort, la ville est elle aussi aux couleurs du desert. Il y a quelques havelis dont la plus belle qui nous aura été donné de voir remarquable par ses fines sculptures ciselées dans la pierre.

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L'atmosphère de la ville est calme (en dehors de la rue du marché qui est un peu plus animée et cette dernière aura été un coup de coeur pour tous les deux ! On a vraiment l'impression que les contes des mille et une nuits se sont passés ici.
 
Il y a aussi une autre raison pour laquelle nous ne sommes pas prêts d'oublier Jaisalmer. C'est notre trek en chameau. Nous avons réservé un "camel safari" de trois jours et deux nuits. C'etait un peu le dernier moment pour le faire car on etait déjà en pleine saison sèche. La température dépassait déjà les 40 degrés pendant une bonne partie de la journee et c'etait beaucoup meme pour les chameaux.
Nous sommes donc partis en compagnie de deux guides, Moman et Ali. Sandrine sur Mori et Romain sur Master India.

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Nos deux guides parlaient très peu l'anglais, mais ils ont été vraiment très attentionnés avec nous. Tout a donc très bien commencé. Nous faisions de longues pauses à la mi-journée: de 11h00 a 16h00, nous mangions, lisions et somnolions à l'ombre d'un arbre tandis que les chameaux broutaient un peu. Nous faisions environ 4 heures de chameau par jour, ce qui était amplement suffisant pour nos postérieurs (ça nous rappelait la Mongolie) et aducteurs.
Le premier soir, nous avons pris notre repas et dormi à la belle étoile dans les dunes de sable.

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Le soir, Ali a chanté des chansons de chamelier et nous de chez nous.
Le lendemain matin, nous avons fêté Pâques et dégusté un oeuf en nougat offert par une amie et qui avait résisté jusque-là. Cette journée s'est très bien passé et juste avant de repartir de notre pause de la mi-journée, nous avons vu un tout petit nuage rikiki dans le ciel. Ca nous a fait rire car on s'est fait la réflexion que ca faisait vraiment longtemps qu'on en n'avait pas vus. Lorsque nous sommes remontés sur les chameaux, le vent s'est mis à souffler, le sable et quelques petits buissons à voltiger, digne d'une bonne ambiance de western. Nous nous sommes arrêtés peu après pour passer notre dernière nuit dans le désert. Pendant le repas, quelques gouttes sont tombées. Personne ne s'est affolé, la pluie en cette saison est impossible ! Moman et Ali nous ont dit qu'un village n'était pas très loin en cas de problème. Difficile pour nous de savoir exactement où il était car le temps et les distances étaient un peu floues pour nos guides. Mais peu nous importait. Lorsque la nuit est tombée, la pluie s'est vraiment mise a tomber. Chacun a pris ses couvertures. Nous nous sommes couchés sur notre petit lit de fortune tandis que Moman et Ali sont restés assis recouverts de leur couverture. Cela ne pouvait pas durer d'autant qu'on l'a appris le lendemain, ça faisait 12 ans qu'il n'avait pas plu en cette saison et dans certaine régions meme 3 ans qu'il n'avait pas plu du tout. Quand les couvertures ont commencé a être bien humides, on en rigolait encore. Mais elles ont été assez rapidement trempées, puis nos habits, puis nous... Ca allait finir incessamment, forcément ! Eh bien non, ca a duré 3 heures, 3 longues heures. Il n'y avait rien a faire que de patienter et on a pensé que ça devait faire la joie des habitants de la région. Tout a coup, le vent s'est levé et on a prié pour qu'il pousse les nuages. Ce qu'il a fait, mais il ne s'est pas arrêté après. Et bien évidemment on a eu froid. Au bout d'une heure, on a appelé nos guides pour voir ce qu'ils pensaient de la situation mais ils avaient creusé des trous et dormaient dedans, et nous, on a eu un grand moment de solitude et un bon fou rire ! Avant d'attraper froid, on a décidé de se changer dans le sable et le vent et on a trouvé quelques habits à peu pres secs dans nos sacs qu'on avait protégé. Puis on a retiré nos couvertures les plus mouillées et on a creusé notre trou à nous. On s'est blottis l'un contre l'autre et nous avons atteint cahin-caha le matin comme ca.

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Avant le lever du soleil, nos guides se sont levés pour nous faire du thé. On n'avait pas remarqué leurs talents culinaires jusque-là, mais le tchai (thé) de ce matin-la a été excellent.
 
Remis de nos émotions, nous avons repris notre chemin pour terminer le safari et rentrer l'après-midi à notre hotel pour profiter d'un bon lit bien mérité. Ce fut la pire nuit depuis notre départ et aussi la plus mémorable !
 
Nous avons bien pris le temps de récupérer dans la belle ville de Jaisalmer avant de reprendre la route pour notre prochaine étape: Jodhpur.


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EPISODE 44
Rajasthan: Jodhpur, Pushkar, Udaipur (20.04.2006-03.05.2006)


Nous avons fait une halte de deux jours à Jodhpur, la ville bleue. En effet, la plupart des maisons sont peintes en bleu clair ce qui était la couleur des Brahmanes, la plus haute caste, présents en nombre dans cette ville. Les autres habitants en on fait souvent de même car il semblerait que l'autre vertu de cette couleur soir le fait de faire fuire les moustiques.

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Nous avons visité le fort, véritable nid d'aigle, très impressionnant et richement sculpté.

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Il n'a jamais été pris par des ennemis au cours de toute l'histoire et on comprend pourquoi.

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La ville, la deuxième du Rajasthan ne nous a pas beaucoup plu car elle comportait un peu trop de caractéristiques des grandes villes indiennes auxquelles nous préférons les petites villes et les campagnes.
Avant de partir pour notre étape suivante, Pushkar, nous avons fait la connaissance de deux canadiens, Kristi et James, très sympas avec lesquels nous avons fait le trajet de bus.
 
Pushkar est une ville sainte et le petit lac en son centre est sacré.

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La, les pèlerins viennent comme à Varanesi sur les ghats pour se purifier. Malheureusement l'ambiance y est bien moins accueillante que sur les bords du Gange. Des Sadhus (religieux), faux pour la plupart, juste attirés par l'appat du gain, vous harcèlent pour que vous vous prêtiez à un rituel afin de bénir et de conjurer les malheurs de votre famille et de vos amis et pour chaque personnes ainsi "sauvées" ils vous demandent de l'argent. Désolés pour nos familles et ami, mais nous ne nous sommes pas prêtés à cette mauvaise farce et nous nous sommes simplement fait engueuler et expulser du lieu. Un peu choquant quand on sait que toute main non croyante en contact avec l'eau sacree la "salit".
Nous avons été également témoins d'un moment étonnant. Toutes les guesthouses et hotels donnant sur le lac on été mis sous séquestres pour etre demollis. En effet, il semble que les hébergements initialement prévus pour accueillir les pèlerins se soit petit à petit et sans autorisation transformées en guesthouses et hotels pour touristes. Un tribunal a donc légiféré pour rendre la sainteté aux abords du lac de détruire ces bâtiments illégaux. Les buldhozers se sont mis à l'oeuvre sous nos yeux et ceux de la foule en détruisant pendant deux jours, sous surveillance policière, le rez-de-chaussée d'un grand hotel. Le troisième jour tout s'arrêta pour on ne sait quelle bonne raison, rien à voir avec le fait que le propriétaire soit un ami d'un ministre ! Juste avant notre départ nous avons assiste à une grève des habitants de Pushkar qui protestaient... pour on ne sait quelle raison.
 
A Pushkar, nous avons logé dans la même guesthouse que Kristi et James et nous avons passé le séjour ensemble.
Kristi voulait faire un cours de yoga auquel elle a entraîné James et Sandrine. Tous les trois ont pris un cours de trois jours que Romain a rejoint suite à l'enthousiasme de Sandrine, dès le deuxième jour. Au programme: assouplissements, étirements, théorie, étirements, méditation, étirements, respiration, étirements et étirements.
On a quand même appris quelques techniques de respiration, comment se laver le nez avec de l'eau salée et on a reçu un petit programme personnalisé qu'on peut faire tout seul, tous les jours si on veut !
Ces cinq heures par jour on été très sympas et nous ont amené au jour fatidique du 26 avril. Ce jour là, Sandrine et tombée malade et Romain a passé le cap de la trentaine, aucun rapport entre les deux evenements (??). Dure journée pour tous les deux. Malgré son état fiévreux, Sandrine s'est préparée le soir pour aller fêter l'événement avec Romain bien sur et aussi Kristi et James. Au dessert, Sandrine avait fait la surprise de commander un gateau (appelé space cake, pour les spécialistes). Une pluie de pétales de roses et un collier de fleurs attendaient Romain.

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Sandrine est retournée malheureusement au lit assez tôt en laissant Romain entre de bonnes mains pour bien célébrer l'événement. Tout un groupe de canadiens, mexicains, suisses et autres s'est joint à la fête et pour Romain le traditionnel mal de tronche du 27 avril a bien eu lieu cette année encore !!!!
Nous sommes restés encore quelques jours à Pushkar, le temps que Sandrine se retablisse. James et Kristi sont partis eux pour Agra et nous sommes allés à Udaipur, dans le Sud du Rajasthan.
 
Cette jolie petite ville, nous a tout de suite plu. Nous avons simplement visité le magnifique palais du Maharaja local, superbe bâtiment dominant un lac artificiel créé en même temps que la ville sur lequel nous avons fait un petit tour.

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C'est ici qu'un James Bond, Octopussy, a partiellement été tourné, dans les rues et le palais de la ville. Beaucoup de restaurants diffusent cet épisode de James Bond une fois par jour.
Nous avons fait la connaissance d'Elena et Sebastien, deux parisiens très sympas et le séjour a très vite passé.

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Après trois jours, nous avons embarqué dans un bus de nuit pour Rajkot au Gujarat où nous avons pris un autre bus pour Una. Nous avons roulé toute la journée à plus de 40 degrés, le chauffeur s'est trompé de route, puis perdu, puis retrouvé grâce aux explications des passagers, avant de presque faire renverser le bus dans un fosse. A Una, on a prit un dernier bus local pour l'île de Diu, notre but, que nous avons atteint en 22 heures au lieu des 14 prevues. C'est notre dernière halte avant Bombay et ... l'Afrique.

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EPISODE 45
Ile de Diu et Bombay (04.05.2006-22.05.2006)
 
Nous avons passé une première nuit sur l'île de Diu dans une guesthouse du centre ville de Diu Town qui avait l'avantage d'être pas chère et proche de la station de bus et qui avait pour inconvénient d'être un peu crado.
Le deuxième jour, nous avons loué une mobilette et fait le tour de l'île qui fait une dizaine de kilomètres de long sur trois de large.

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Il y a trois agglomérations principales: Diu Town, la plage de Nagoa et un village de pêcheurs pas du tout touristique qui baignait dans l'odeur de poisson. Nagoa était tres bien, belle plage de sable mais très cher et Diu n'avait pas de plage, nous avons donc finalement trouvé un petit complexe de bungalows à l'écart de la ville et donnant sur un petite plage très tranquille mais on doit bien l'avouer moins belle que celles de Thailande ou du Cambodge.

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Là, nous avons passé douze jours très agréables. Grâce à la mobilette que nous avons finalement gardé tout au long du séjour, nous avons pu aller à Diu Town ou Nagoa tous les jours. C'était l'idéal d'être à l'écart de l'agitation car l'île a la particularité de vendre de l'alcool très bon marché. Dans toute la province du Gujarat qui borde l'île, l'alcool est prohibé, donc les locaux viennent gaiement se lâcher à Nagoa notamment. Les indiens peuvent se montrer assez lourds déjà à jeun, alors avec l'alcool et le manque d'habitude certains sont vraiment à éviter.
Nous avons eu quelques contacts avec nos voisins qui venaient pour la plupart entre copains ou en famille pour un ou deux jours. On avait sans doute le meilleur emplacement et notre petite terrasse un peu à l'écart était très agréable.

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Nos voisins n'hésitaient pas à l'utiliser même lorsque nous étions dans notre bungalow. L'intimité en Inde ils connaissent pas. Les échanges que nous avons eu étaient sympathiques. Nous avons pu mesurer au cours de certaines conversations le fosse culturel qui nous séparait.

Ce fut un séjour très reposant qui nous a permis de mettre enfin à jour nos récits de voyage et notre journal. Nous avons quand même pimenté notre séjour avec une petite visite des sites historiques de l'île; le Fort, les églises, certaines maisons coloniales, bref les vestiges de la colonisation portuguaise. Les portuguais ont été les premiers colons européens à fouler le sol indien de Diu et furent les derniers à le quitter dans les années 1960. On a aussi visité un temple hindou, qui avait la particularité d'être immergé à marée haute et au raz de l'eau à marée basse, du coup, la mer emportait avec elle, en se retirant, les offrandes faites par les fideles.

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Comme au Laos, nous avons eu l'occasion de mesurer la gentillesse des conducteurs lorsque nous avons crevé. Heureusement, un petit garagiste se trouvait à moins d'un kilomètre de la. Il nous a réparé ca en trois coups de clés à mollette et en nous arnaquant gentiment, au passage, pas pire que certains garagistes chez nous !
 
Notre dernière baignade a été quelque peu écourtée par la course désespérée de Romain essayant d'échapper à une méduse trop affectueuse qui lui a laisse quelques belles marques sur le dos et....les fesses. Tout ca a bien fait rire les employés du resort qui ont assisté à la scène et qui ont donné de l'oignon à appliquer sur les brulures. Avertit, le vieux jardinier a voulu contribuer a la guerison de Romain et a apporte une belle bouse avec vers et mouches inclus ! Romain a donc fait l'essai d'un badigeonnage, mais il n'est pas devenu un adepte de cette médecine... mais ça peut toujours servir à ceux et celles qui se feront piquer cet été !
 
Et voilà notre séjour à Diu déjà fini. Nous avons pris le bus pour vingt deux heures de trajet direction Bombay. Là, notre séjour a été marqué par le stress. On devait tout préparer pour l'Afrique et notamment, le nerf de la guerre, l'argent ! Il fallait avoir tous les fonds pour notre safari en $ car il n'y a pas vraiment de reseau bancaire fiable là-bas. Nous ne connaissions pas les règles bancaires indiennes pour le transfert d'argent et elles sont apparemment assez restrictives. Nous avons du faire appel à nos parents pour qu'ils nous fassent des virements par Western Union et avons changé les roupies ainsi obtenues en $ au noir. C'était un peu stressant d'avoir tout cet argent sur nous qui aurait pu en tenter plus d'un.
Bref, nous avons fait des achats et renvoyé un dernier paquet à la maison.
La seule chose que nous avons visite dans cette ville est la porte des Indes, gigantesque arche par lequel passaient tous ceux qui venaient d'Angleterre pendant le temps de la colonisation.

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Sinon lorsque nous sommes arrives en bus, nous avons traversé quelques quartiers périphériques, très pauvres où les gens dormaient dehors, souvent à même le trottoir. Nous avons également vu un peu le quartier de Colaba, où nous logions. C'est un endroit en bord de mer, touristique mais également résidentiel. On a bien aimé ce coin de la ville.

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Le 22 mai, très tôt, nous sommes partis pour l'aéroport où nous avons pris l'avion pour Nairobi, Kenya.
 
Quelques fois pendant notre sejour en Inde, il nous tardait d'aller en Afrique, mais au moment de partir nous avons éprouvé un pincement au coeur pour ce pays qui ne laisse personne indifférent. Le pays est indiscutablement beau et varié mais tout le piment vient des indiens eux-mêmes. Ils ont le coeur sur la main et s'intéressent beaucoup aux visiteurs. Mais ils sont aussi envahissants et gonflants, enfin difficile à expliquer. C'est apparemment typique de l'Inde d'éprouver des sentiments contradictoires très fort, tels les mouvements d'un yo-yo. Avant de venir dans ce pays, nous pensions que c'est la pauvreté qui nous rendrait mal à l'aise. La pauvreté existe, bien sur, mais elle n'est pas pire que celle que nous avions vu dans certains des pays que nous avons visité, elle est juste plus répandue, donc plus visible. C'est triste à dire, mais sans s'y habituer, on vit avec. Les très pauvres n'importunent pas les touristes, ni les autres indiens d'ailleurs. Ils sont si faibles... Comment être sous alimenté, dormir dehors, avoir des problemes de santé et être une menace pour ceux qui sont en pleine forme ? Ils se "contentent" de mendier.
En revanche ceux qui sont un peu plus fortunés et qui font souvent partie de bandes sont quelques fois de veritables plaies.
 
Ce qui nous a également beaucoup marqué et dérangé, surtout Sandrine, c'est le rôle de la femme dans la société indienne. La femme est soumise et ne compte pas. A de rares exceptions près les hommes qui voulaient échanger une discussion s'adressaient uniquement à Romain. Quand Sandrine payait au restaurant, invariablement ils rendaient l'argent à Romain, etc.... Le regard que portent les hommes sur les femmes occidentales est dérangeant, plein de jugements négatifs, leurs attitudes lourdes et parfois ils se permettent même des gestes déplacés.
Les indiennes dans leur grande majorité, quelque soit leur niveau d'éducation, souvent très lacunaire ou inexistant, restent à la maison à s'occuper de leur mari, enfants et interieur. Le soir venu, elles attendent le retour de leur mari et leur préparent un repas et lorsque celui-ci termine de manger, elles mangent les restes que leur epoux a bien voulu leur laisser. Elles dépendent pour tout de leur mari, qu'elles ont épousé lors d'un mariage arrangé. Même les gens au style moderne avec qui nous avons parlé ont de la difficulté à comprendre notre facon de vivre et souvent la désapprouvent.
Bref, l'Inde, aura été une partie du voyage qui ne ressemble en rien à tout le reste...