BIRMANIE
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EPISODE 34
Birmanie 8.02.2006 - 6.03.2006 (1/6)
 
Pourquoi la Birmanie
 
 
La Birmanie (ou Myanmar) est un pays que nous avions choisi d'éviter lors de la préparation de notre voyage l'année dernière pour respecter l'appel au boycott lancé en 1996 par Aung San Suu Kyi (chef de file de l'opposition birmane et prix Nobel de la paix). Mais voilà un voyage comme le nôtre se dessine au gré des rencontres et des discussions échangées avec d'autres voyageurs. Ces derniers ont été unanimes et nous ont poussé à aller à la découverte de ce beau pays et de sa population. Ce que nous avons fait.
 
 
Nous avons constaté que la majorité des touristes étaient des retraités voyageant en tours organisés, logeant dans des hotels luxueux appartenant pour la plupart au gouvernement et visitant les sites au pas de charge à bord de bus climatisés. Les personnes leur servant de guide sont également chargées de les surveiller et de faire bien attention que personne ne les dérange. Dès lors, nous avons essayé de dépenser notre argent dans les commerces, hôtels etc...privés et les gens sont venus spontanément nous parler de leur vie, de la situation politique etc... On ressentait un réel besoin de communiquer avec l'extérieur...
Tout comme pour le Cambodge que nous n'étions pas non plus certains de visiter, la Birmanie a été un coup de coeur pour nous deux !!!! Nous allons donc essayer de vous faire partager notre enchantement.
 
La situation de la Birmanie
 
Avant de vous raconter la situation actuelle et ce que nous avons vus et appris, voici l'histoire récente de ce pays.
 
La Birmanie a été colonisée par les anglais au cours du 19eme siècle. Ce territoire était peuplé de gens d'origine très diverses; les Birmans, les Indiens, les Chinois, les Thais, les Shans, les Karens entre autres. Aujourd'hui encore, les gens ont des types très différents. Il y a un grand mélange dans la population. Avant la 2ème guerre mondiale, la Birmanie était rattachée aux indes anglaises ce qui n'était guère apprécié de la population et des velléites d'indépendance du pays se faisaient jour sous la direction notamment d'un très jeune homme, Bogyoke Aung San, actuelle icone nationale et père de Aung San Suu Kyi. Bogyoke Aung San, avant la 2ème guerre mondiale se forma militairement avec quelques autres au Japon et tenta de former un embryon d'armée d'indépendance. Il aida les japonais à prendre le contrôle de la Birmanie, mais lorsque la tutelle des japonais s'exerca, il se rendit à l'evidence que la situation de son peuple était pire qu'avec les britanniques. Il s'allia donc à ses derniers pour lutter contre les japonais et passa dans le camp des alliés. Les résultats de sa guerilla furent très efficaces et peu apres la défaite des japonais il reussit à s'entendre avec les anglais pour obtenir assez rapidement l'indépendance.
 
La Birmanie étant un état avec des gens très différents, il commenca à mettre en oeuvre un système politique prenant en compte les intérêts de chacun et notamment des minorités. En 1947, il fut assassiné pas un de ses rivaux politiques qui voulait prendre sa place mais qui a juste gagné le droit de se faire exécuter. Le héros de l'independance nationale est donc mort tres jeune, 32 ans, et n'a règné sur son pays que pendant la période d'euphorie de l'indépendance. Il a laissé derrière lui une petite fille  Aung San Suu Kyi de 2 ans et un sentiment de sympathie général à travers la population.
 

Photo_Bogyoke_Aung_San 

Son successeur, U Nu, un de ses lieutenant, essaya de suivre la même politique que lui, mais avec beaucoup plus de difficultés. Les nombreuses minorités du pays étaient très divisées et la guerre civile couvait. En 1958, il fit appel à l'armée pour mettre de l'ordre dans le pays de manière autoritaire. L'armée sous le commandement du general Ne Win rétablit l'autorité de l'état et organisa, comme prévu avec U Nu,  des élections en 1960. L'Anti-Fascist People's Freedom League (AFPFL) de feu Bogyoke Aung San et U Nu les remporta mais fut renversée en 1962 par un coup d'état du general Ne Win, encore lui. Depuis cette date, les militaires n'ont plus quitté le pouvoir. ils ont commencé par faire entrer le pays dans le socialisme "à la façon birmane", c'est-à-dire brutale. Un exemple: pour ne plus qu'il y ait de riches, les 2 plus gros billets de la monnaie birmane, le Khiat, ont été rendus illégaux et de ce fait sans valeur. Les militaires se sont mis a tout contrôler et asservir la population: justice militaire, travail forcé, travail des enfants, etc...
 
Tout cela a duré jusqu'en aout 1988. Une rumeur courrait que le 8.8.88, les choses allaient changer. Sans que personne ne l'ait prévu, le peuple s'est mis à manifester. Sous les cameras du monde entier, les militaires l'ont repprimé en faisant au moins plusieurs milliers de morts. La seule avancée a été la promesse d'élections démocratiques. L'opposition s'est rassemblée sous le parti National League Democratic (NLD) dirigé par Aung San Suu Kyi.
 

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En 1990, cette dernière a été placée en résidence surveillée et malgré cela et la propagande du régime en place, la NLD a remporte 80 % des suffrages, mais les militaires ne leur ont pas laisse le pouvoir. Au contraire, les membres du NLD ont ete emprisonnés.

L'actualité rejoint notre voyage...

08:15 27.05.2006
Birmanie: la détention de Aung San Suu Kyi a été prolongée d'un an

La junte birmane a prolongé d'un an l'assignation à résidence de la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, chef de file de l'opposition, a-t-on appris samedi de source gouvernementale. Son parti espère pourtant qu'elle soit libérée prochainement.

[ats] - Une source proche du ministère de l'intérieur avait déclaré auparavant, sans en préciser la durée, que les dirigeants de la junte avaient prorogé l'assignation à résidence de Suu Kyi.

A l'approche de l'expiration de la précédente période de six mois d'assignation à résidence, les mesures de sécurité devant le domicile de Suu Kyi, à Rangoun, avaient été renforcées. Des policiers armés ainsi que des barrages routiers bloquaient le passage.

Il y a une semaine, Suu Kyi, âgée de soixante ans, avait été autorisée à rencontrer un haut responsable des Nations unies. Des membres de sa Ligue nationale pour la démocratie (NLD) espéraient une libération prochaine. Sur fond d'optimisme croissant, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait lancé vendredi un appel direct au chef de la junte, Than Shwe.

La décision de prolonger l'assignation à résidence a valu à la junte des critiques immédiates de l'Association des nations du sud-est asiatique (Asean), l'une des rares organisations internationales acceptant d'accueillir parmi ses membres les généraux de Birmanie.

Sur les seize dernières années, Suu Kyi en a passé plus de dix en prison ou assignée à résidence. La dernière en date de ses périodes de détention a débuté "pour sa propre sécurité" le 30 mai 2003 après des affrontements entre ses partisans et des manifestants favorables à la junte. Son téléphone est coupé et ses seuls visiteurs sont sa femme de ménage et un médecin.

 
A ce moment là, après presque 30 ans de socialisme "à la birmane", les militaires ont changé leur fusil d'épaule et ont lancé leur pays dans le capitalisme. Pour le peuple, rien n'a fondamentalement changé. Les mêmes dirigeants continuent de s'en mettre plein les fouilles avec seulement un nouveau slogan. Le pays est très riche en diamants, pierres précieuses, or, jade, gaz naturel et pétrole, de quoi voir l'avenir de façon sereine pour les généraux. L'embargo auquel ils font face depuis plusieurs annees de la part des USA et de l'Europe n'affaiblit que le peuple. L'état, lui fait des affaires avec la Chine qui n'est pas regardante concernant la democratie et les droits de l'homme et qui continue de developper son influence dans la région.
 
La Birmanie regorge de temples pour beaucoup couverts d'or qui sont majestueux. Le gouvernement voulait également s'enrichir grâce au tourisme et a lancé une campagne pour ouvrir le pays au tourisme en 1996. Le travail forcé a été largement utilisé pour faire les routes et construire des infrastructures. C'est pour contrer cette politique que Aung San Suu Kyi a lancé son boycott pour le toursime en 1996. De fait, le tourisme ne decolle pas vraiment dans le pays. Il nous a semblé que la majorité des touristes venaient en tours organisés contrairement aux autres pays que nous avons traversé. La situation politique ne s'ameliore pas dans le pays. Aung San Suu Kyi est toujours en résidence surveillée, aucune élection n'est prévue et la plupart des birmans ne voient pas le bout du tunnel.
 
 
Yangoon
 
Nous avons debarqué à Yangoon, capitale de la Birmanie (enfin, en train de perdre ce titre) dans un petit aéroport de fortune à côté de l'imposant bâtiment de l'aéroport international en rénovation. Nous avons traversé les quartiers chics bordés de belles maisons protégées par de hauts murs avant d'arriver au centre ville. Ce dernier est assez modeste. Il n'y a que quelques bâtiments datant de l'époque coloniale qui paient de mine, mais le reste est assez délabré. Les trottoirs sont defoncés, il faut prendre garde où on met les pieds pour ne pas trébucher. Nous avons fait une petite ballade le jour de notre arrivée.

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On s'y est même un peu perdu, on n'arrivait plus à retrouver notre hôtel. Dès que le centre ville a été passé, la misere nous a un peu sauté à la figure.

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On n'a pas senti d'insecurité mais le spectacle qui nous était offert faisait un peu mal au coeur. Nous avons donc decidé de quitter la ville dès le lendemain et de la visiter avant de reprendre l'avion pour la Thailande. 
Lorsque nous sommes revenus, plus de trois semaines après, nous avons visité le plus grand et le plus majestueux templs du pays, Schwedagon Pagoda, qui domine la ville avec son dôme recouvert de 40 kgs d'or.

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Nous ne sommes pas restés très longtemps dans la ville que nous avons trouvée grouillante et fatigante, même après nous être familiarisés quelque peu avec le reste du pays. Malgré tout cela, Yangoon reste la ville qui nous a le moins plu en Birmanie, on ne s'y est pas sentit aussi à l'aise qu'ailleurs.


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EPISODE 35
Birmanie 8.02.2006 - 6.03.2006 (2/6)
 
Le Golden Rock
 
Après quelques heures de bus local depuis Yangoon nous sommes arrivés à Kyaikhtiyo village depuis lequel on peut accéder au Golden Rock. Pendant le trajet nous avons fait la connaissance de Daniel et Lena, suédois voyageant en Asie comme nous.
A l'aube du lendemain de notre arrivée, nous avons pris place dans la remorque d'un camion, seul moyen de locomotion autorisé en compagnie d'une cinquantaine de personnes.

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Le trajet a duré près de 40 minutes pendant lesquelles nous avons été compté et recompté 3 à 4 fois. La route était sinueuse et pas moyen de croiser d'autres camions. Nous sommes arrivés à une sorte de gare routière d'où nous sommes partis à pied pour suivre un petit chemin assez raide pendant près d'une heure. On pouvait s'éviter cette peine en prenant place dans des sièges portés par 4 porteurs ce que nous n'avons pas fait.
Nous savions qu'une entrée assez élevée (uniquement payable par les étrangers et en $) était perçue qui était intégralement reversée au gouvernement. Ceci ne nous plaisait pas plus qu'à Lena et Daniel. Du coup, nous avons essayé de trouver un chemin parallèle nous évitant le péage. Nous y sommes parvenus en passant à l'arrière des maisons au milieu des détritus. Ensuite nous avons visité tranquillement le site du Golden Rock comportant plusieurs temples surélevés et le fameux Golden Rock.

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C'est certainement l'endroit le plus magique, mystique que nous ayons vu. En effet, un rocher doré surmonté d'un dôme tient en équilibre sur un autre juste grâce aux "pouvoirs divins", certains diront la gravité mais ce n'est pas l'avis des milliers de pèlerins.

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Encore tout émerveillés par ce spectacle, nous sommes repartis et là un garde zélé nous a arrêté en nous demandant nos tickets que nous n'avions évidemment pas ! Aie, aie, aie, pas bien ! Le garde nous a dit que les étrangers avaient été compté et qu'il y avait une différence de 4. Nous pensons plus simplement que nous avons été balancés par quelqu'un de très bien intentionné. Les garcons ont argumenté, discuté, négocié et contrairement à toute attente, nous n'avons pas reçu d'amende et avons dû payer 2 entrées au lieu de 4 !!!Du coup, on était un peu en retard pour reprendre notre bus devant nous amener à notre correspondance pour Kalaw mais à notre grand étonnement, celui-ci nous avait attendu. Quelle journée !!!!!!!!!!
 
 
La vie de la population locale controlée
 
La chose la plus choquante dont nous avons été témoins est le travail des enfants. On n'en a pas vu beaucoup, (car souvent caché) dans les villes même s'il n'était pas rare de voir des travailleurs de chantier étant des adolescents et des femmes. Par contre, lors d'un trajet en bus, on a vu des enfants, garcons et filles, casser des cailloux au bord de la route. C'était un travail de renovation d'une route de montagne qui nous a semblé totalement dérisoire (aucune machine, tout le travail se fait manuellement). Le travail forcé et celui des enfants existe toujours bel et bien en Birmanie. Officiellement seulement dans quelques regions reculées fermées aux touristes et ceux que nous avons vu seraient "volontaires" contre un maigre salaire.
En fait, nous n'avions accès qu'à une petite partie du territoire du pays, peut-etre la moitie. Le reste, selon les autorités n'était pas assez sécurisé. Il est plus vraisemblable que les fameux problèmes de sécurité soient causés par le gouvernement lui-même dans ses tentatives de mettre au pas toutes les minorités rebelles à son pouvoir et essayent également de passer sous silence certaines de ses activités.
 
Lors des déplacements il y a aussi énormément de contrôles. On est souvent comptés, recomptés, il y a au moins un contrôle d'identité par trajet (souvent en pleine nuit). Tout le monde doit sortir du bus, passer le contrôle, marcher un peu et reprendre le bus qui a été lui aussi inspecté. La facon dont nous traitent les militaires est peu complaisante et on se dit que ça doit être bien pire pour les locaux. Ca ne rigole pas. Nous avons lu la devise inscrite en anglais à un poste de contrôle "All respect, all suspect" (tous respectés, tous suspectés). La couleur est annoncée!
 
Cela tranche avec l'image que le régime veut donner de lui. Dans les sites touristiques on voit souvent des grands panneaux représentant un policier souriant qui dit à un touriste : "Puis-je vous aider ?" Il y a aussi des panneaux en birman dont on nous a traduit le sens et qui incitent les birmans à aider les touristes perdus ou en difficultés...
Les militaires ne sont pas commodes. Ils ont l'air d'avoir beaucoup de pouvoir et sont craints par la population. Nous même ils nous ont mis souvent mal à l'aise. Prendre des photos d'un militaire est interdit, de même que les ponts, les stations services, les bâtiments militaires etc...
 
Nous avons entendu quelques histoires d'espions ou de surveillance que nous n'avons pas pu vérifier mais qui ont l'air d'une réalité. Cela pouvait concerner les birmans bien sur mais aussi les touristes. Nous avons croisé un français, David, qui nous a affirmé avoir été suivi pendant quelques jours. La Birmanie est en train de changer sa capitale. Ce sera bientôt Pinmana et non plus Yangoon. Le gouvernement craint une invasion ou une catastrophe naturelle à Yangoon et a, sur le conseil de voyants, décidé de changer de capitale. Par prudence, Pinmana est devenue une zone interdite aux étrangers. Il semble en effet que cette petite ville ne soit pas du tout prête à recevoir les infrastructures et le personnel de l'administration du pays. Certains fonctionnaires et bureaux de l'administration ont dû déménager dans la semaine qui a suivi l'annonce surprise du changement de capitale. Seulement il manque de routes, des bâtiments, de lignes telephoniques etc... pour effectuer un tel changement! Le chaos règne apparemment là-bas et la zone a donc été fermée à tous les étrangers. David ne le savait pas et il a tenu 10 minutes en sortant de la gare avant de se faire contraindre au demi tour, expulser de la ville et suivre pendant quelques jours. Nous avons entendu quelques histoires similaires. Les birmans se méfient beaucoup et ne font jamais confiance à un inconnu.
 
 

Quelques personnes vues au Golden Rock :
 
 
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Marchand proposant ses produits à une halte de notre bus
 

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Pèlerin arrivant au but de son périple.
 

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2 touristes de passage
 

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Moine en pleine méditation
 

 
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Collage des feuilles d'or


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Petite vendeuse


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EPISODE 36
Birmanie 8.02.2006 - 6.03.2006 (3/6)
 
Kalaw
 
Nous sommes arrivés à Kalaw après 24 heures d'un trajet vraiment éprouvant .Il nous a fallu le même temps pour nous en remettre. Kalaw est une petite ville de moyenne altitude, ensoleillée la journée et bien fraîche la nuit, idéale pour faire du trekking.
Nous avons prix contact avec un guide que nous avaient conseillé Lena et Daniel, et avons convenu d'un trekking de deux jours et une nuit.
Avant de commencer, nous avons pu profiter d'une journée de découverte de la ville et de ses habitants. Là on a pu ressentir l'authenticité de gens et du lieu, une expérience routarde très sympa.
Le meilleur a cependant été le trek, où nous avons pu avoir un contact avec les populations rurales de la région. En effet, notre guide était auparavant professeur puis directeur de différentes écoles de la région. Beaucoup de gens rencontres avaient été ses élèves ou lui avaient confié leurs enfants. Nous avons par conséquent été très bien reçu partout où nous sommes allés et avons eu droit au thé, cacahuètes, bananes etc... Grâce à la traduction de notre guide, nous avons pu un peu dialoguer avec ces personnes à propos de nos différents mode de vie. Vu qu'on était en pleine nature, on a pu poser toutes les questions que nous voulions à notre guide qui n'a pas pratiqué la langue de bois.
Nous avons passé la nuit chez une institutrice, ex-collègue de notre guide, et partagé le repas du soir avec la famille. Le lendemain, nous avons repris notre chemin et fait de nouvelles rencontres avant de rentrer à Kalaw.
 
Les gens
 
La population birmane est très hétéroclyte. Les origines birmanes, indiennes, thaïs, chinoises, népalaises et de nombreuses minorités ethniques nous ont permis de voir et de croiser beaucoup de visages différents. La plupart des hommes portent de longues jupes sans rien dessous, ce qui serait assez peu pratique pour les occidentaux mais semble agréable et tout à fait adapté pour eux par ces hautes températures.
Les femmes et les enfants sont souvent maquillés de Tanaka, c'est un mélange d'écorce d'arbre de Tanaka, d'eau et de parfum. Cela donne une allure particulière au visage tout en agissant aussi comme protection solaire.
Les adultes passent leur journée a mâchonner un mix de chaux, de tabac et de betel entouré dans une feuille. Ils mâchent ça comme un chewing gum et recrachent de temps en temps un liquide rougeâtre. Ca a l'effet d'une drogue à très petite dose et c'est vendu librement à tout les coins de rue. 
 
 
Les gens de Kalaw
 

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Personnes rencontrées dans les rues de Kalaw
 

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Personnes rencontrées dans un petit village dans lequel nous avons pris notre déjeuner. (A noter que le garçon porte le maillot de l'équipe de France avec fierté. Ca doit être un amateur du beau jeu...)
 

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Le chef d'un village où nous sommes passés avec sa femme à ses côtés.
 

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Dame rencontrée sur les chemins.
 

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L'institutrice chez qui nous avons passé la soirée et la nuit.
 

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Fille de l'institutrice
 

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Petit bout de chou
 

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Petits moines d'un village perdu
 

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Dame qui nous a offert son hospitalité en nous offrant du thé
 

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Deux fois deux soeurs
 

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Rencontre à Kalaw. Apparament ça devait être un jour spécial pour eux...


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EPISODE 37
Birmanie 8.02.2006 - 6.03.2006 (4/6)
 
Inle lake
 
De Kalaw, nous sommes allés à Inle lake, l'un des endroits favoris des touristes étrangers et locaux. Il s'agit d'un petit lac dont une partie a été aménagée par les populations locales. Ces dernières utilisent astucieusement le limon fertile du fond du lac en construisant des jardins flottants retenus par de simples piquets et beaucoup de technique.

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Il y a également des villages flottants et les rues sont faites de canaux que les habitants parcourent en modestes barques. Certains raments debout en s'aidant d'un pied pour pousser sur la rame. C'est un joli spectacle de croiser ces rameurs si majestueux.

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La pêche est pratiquée également en barque grâce à un filet qu'un pêcheur manie seul.
 
Le lac est un endroit important pour tous les villages de la région et sept marchés différents dont deux flottants s'y alternent chaque jour de la semaine en en faisant le tour.
A Inle lake il existe un passage obligé, c'est un petit monastère au milieu du lac où les moines ont dressé des chats à sauter dans des cerceaux. Une idée simple et très "marketing" qui génère un bon petit business. On y est allé et effectivement les chats sautent dans les cerceaux et recoivent une croquette pour leur "active" contribution. C'est tout...
Nous avons passé quelques jours à Nyaungschwe juste à côté du lac avant de partir pour Mandalay la deuxième ville du pays.
 
Les transports
 
Jusqu'à présent, pour nous, c'est en Birmanie que les transports auront été les plus durs. C'est vrai que nous avons toujours voyagé avec les bus locaux et que les solutions VIP existent mais en comparaison des pays traversés jusqu'à maintenant les infrastructures ont du retard ici. Mais même si les bus sont souvent au bout du rouleau et que les routes ne sont que partiellement goudronnées (ce qui n'est pas forcément un mal car mauvaise route pour mauvaise route, les non goudronnées sont en meilleur état) mais il faut noter qu'il y a quand même généralement toujours une télé et on y passe des dvds de karaoké. On a finit par s'y habituer... Sur les routes, il faut quasiment à chaque sortie de village s'arrêter pour payer un péage ou se faire relever la plaque d'immatriculation ou donner un papier quelconque. On a pas bien compris s'il s'agissait d'un espèce de péage pour emprunter une route ou traverser un village en tout cas ce ne sont pas des militaires qui s'en occupent. Il semble que tout soit backschiche et que personne ne peut circuler librement . Les moyennes en bus sont vraiment petites: généralement 30 ou 40 km/h. Donc les trajets sont longs. Le plus long que nous ayons fait (pour aller a Kalaw) aura duré 24 heures dans 4 bus différents.
 
Dans les bus, les gens sont très calmes et ceux qui sont inconfortablement installés prennent leur mal en patience.

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En tant que touristes, on se fait facturer le trajet toujours un peu plus cher, on marchande un peu, ils baissent un peu les prix c'est de bonne guerre. Par contre, on a toujours des places convenables.
Les bus sont généralement composé d'un chauffeur et de deux gars qui placent les voyageurs et les bagages. Ces deux gars sont directs, efficaces mais très sympas et justes. Ils s'occupent bien de tout le monde. On en a même vu un prendre un bébé qui pleurait pour le ballader dans l'allée et essayer de le calmer. Une fois le bébé calmé, il l'a rendu à sa maman.
 
Bref les transports sont laborieux, pas chers et toujours mémorables.
 
Les gens de Inle Lake
 


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Pêcheur sur le lac
 

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2 cow boys!
 

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Au marché.
 

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Don't cry for me Argentina...
 

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Toujours au marché

 

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EPISODE 38
Birmanie 8.02.2006 - 6.03.2006 (5/6)
 
Mandalay
 
Nous avons bien apprécié la ville de Mandalay. Les gens sont très sympas, on s'y est senti bien tout de suite. Nous y sommes restés cinq jours.
 
Près de la moitié des moines du pays vivent dans cette ville et ses alentours. Mandalay fut jadis la capitale d'un état et est elle-même entourée de trois anciennes capitales dans un rayon de 15 kilomètres. Nous avons visité les trois villes qui portent encore beaucoup de leur splendeur passée. Des temples bien sûr et le plus long pont en teak du monde long d'environ 2 kilomètres.
 
Nous avons fait quelques belles rencontres à Mandalay. Un professeur d'anglais et de philosophie bouddhiste qui nous a longuement parlé du mal que faisait le gouvernement et de la domination de l'économie nationale par la Chine, et plusieurs moines.
Ces derniers cherchaient vraiment le contact avec les étrangers. Celui nous avons le mieux connu, Mr. P, nous a fait l'honneur de nous amener dans son monastère où il nous a présenté ses confrères. Nous avons pu avoir à l'interieur de ce monastère une discussion très intéressante et poignante avec tout un groupe de moines qui parlaient en toute liberté et en toute confiance, ce qui nous a beaucoup touché. Après avoir raconté la situation de la Birmanie telle qu'ils la voyaient nos interlocuteurs nous ont posé des questions sur la France, la Suisse et l'Europe. On n'a pas eu besoin de leur dire qu'il ne fallait pas trop espérer de l'aide de l'Occident, ça, ils l'avaient déjà bien compris.
La dernière chose marquante, mais pas la moindre a été le spectacle des "Moustache Brothers" auquel nous avons assisté.
 
Les Moustache Brothers
 
Nous avons assisté à un spectacle extraordinaire, nous sommes allés voir les "Moustache Brothers". Eux savent ce qu'est la dictature de leur pays. 2 des 3 brothers sortent de 7 ans de prison pour avoir divulgué de fausses informations. Cette petite troupe familiale se produit depuis 3 générations et était auparavant célèbre pour ses danses traditionnelles, ses animations de mariage, enterrements, fêtes traditionnelles et ses parodies.

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Les Moustaches ont commencé à trop critiquer leur régime. Ils se sont liés d'amitié avec Aung San Suu Kiy et lorsqu'elle était entre 2 périodes de résidence surveillée, celle-ci les a invité à Yangoon pour se produire. Sur scène les dénonciations du régime ont fusé. L'aîné des Moustaches, Par Par Lay a dit "auparavant, on appelait un voleur un voleur, maintenant on l'appelle un employé du gouvernement". A son retour à Mandalay, il a été arrêté par la police secrète en pleine nuit ainsi que le 3e Moustache. Tous deux ont été condamnés à 7 ans de prison. Ils en sont sortis en 2003 grâce à des pressions internationales. Le 2e Moustache, Lu Maw, avait continué le spectacle tant bien que mal en jouant chez lui avec le reste de la famille, femme, soeur et belle soeur, qui sont toujours présentés dans le spectacle actuel.

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Lorsque le trio a de nouveau été reformé, la police les a mis en garde contre la récidive mais les
Moustaches sont passés outre. Ils organisent tous les soirs à domicile un spectacle mi-traditionnel, mi-dénonciateur. Aucun birman ne peut se permettre d'y assister, mais tous connaissent les Moustaches et notamment Par par lay le frère aîné. Même les pousse-pousses rechignent à déposer les gens chez les Moustache, ils ne veulent pas d'ennuis... Les seuls spectateurs sont les touristes et le jour ou il n'y en aura plus, les Moustaches seront en grand danger!
Les Moustaches nous ont donné une leçon de courage et de dérision. La prison est mimée de facon vraiment drôle et pudique, la corruption dénoncée sans détour, le pouvoir critique résolument, les informations de la TV raillées, etc...

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C'était très fort de voir des gens aussi exceptionnels que ça! Aung San Suu Kiy était venue les voir peu avant sa dernière mise en résidence surveillée. Romain était assis à sa place nous a dit Lu Waw, Brother number 2.
 
 
Villes et citadins
 
Ce que nous avons vu et constaté dans les villes où nous sommes restés ne nous poussé pas à l'optimisme non plus. La plupart des gens dans ce pays ne font que survivre malgré le fait qu'ils aient plusieurs sources de revenus. (Un seul travail ne paie pas suffisamment) L'inflation est galopante. Le moindre petit problème peu prendre des proportions dramatiques pour les gens. Par exemple pour la santé: un os casse et les gens ne peuvent pas se payer un traitement adéquat. On voit donc dans la rue beaucoup de gens marcher en boitant ou alors avec un oeil complètement infecté, des choses qui chez nous seraient traitées et qui ne laisseraient pas de séquelles.
L'électricité est rationnée et est souvent coupée. Les gens utilisent des bougies et pour certains, les plus riches, des générateurs, mais les rues des villes sont très sombres la nuit venue.
D'une facon generale, les gens aiment bien les visiteurs étrangers dans leur pays. Ceux qui parlaient un peu l'anglais sont venus souvent nous parler dans la rue dans un but désintéressé. Les conversations sont brèves et sommaires. En général, ils voulaient savoir d'où on venait, si on aimait leur pays et surtout si on allait revenir.
Il nous est arrivé quelque fois d'avoir des conversations plus longues pendant lesquelles nos interlocuteurs ont spontanément abordé la situation politique de la Birmanie. Ils voulaient nous parler de ce qu'ils vivaient et de la différence qu'il y a entre les temples couverts d'or que le gouvernement nous montrait et leurs vies de tous les jours. Nous avons noté en plus du rejet de leur gouvernement un certain ressentiment envers la Chine qui s'est immiscée dans tous les secteurs lucratifs de l'économie au moyen d'association avec le gouvernement au détriment des birmans. La situation semble encore plus préoccupante qu'au Laos et au Cambodge.
 
Les gens de Mandalay et alentours
 
 

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2 soeurs serveuses dans le restaurant familial
 

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Jeune papa
 

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vendeuses de souvenirs
 

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Moines sur le plus grand pont en tek du monde
 

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Conducteur de trishaw
 

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38Visages3838Visages39
Enfants d'un bidonville de Mandalay
 

38Visages40 38Visages41
Mini moines dans un monastère
 

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Moine rencontré dans Mandalay
 

 38Visages4338Visages44
Rencontre plus rare, des nonnes...


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EPISODE 39
Birmanie 8.02.2006 - 6.03.2006 (6/6)

Bagan
 
Nous sommes arrivés de Mandalay dans la ville de Nyaung U qui borde Bagan et nous y sommes restés cinq jours. Pendant quatre jours, nous avons loué des vélos et sommes partis à la découverte des temples.
 

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Il y en a plusieurs milliers mais ils ne représentent qu'une petite partie de ceux qui ont été construits (ils l'ont tous été au début du 2 ème millenaire). Beaucoup ont été pillés et détruits au cours de l'histoire et une autre partie se sont écroulés lors d'un important tremblement de terre en 1976. Mais ce qui reste est encore très impressionnant. On peut monter sur certains temples et nous avons assisté à des couchers de soleil magnifiques.

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On s'est aussi pas mal perdu au milieu de tous ces édifices et on a fait beaucoup de kilomètres de vélo sous un soleil de plomb et sur des routes sablonneuses.
Le plus beau des temples est le temple Ananda qui est dans un bon état de conservation.

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Devant les plus grands temples, les marchands de tout et n'importe quoi attendent les touristes (birmans et étrangers) mais ne sont pas trop pressants (la chaleur doit aussi aider). Devant les petits temples il n'y a généralement personne, ou alors un petit marchand qui essaie de vendre des dessins fait avec du sable coloré collé sur un tissus. Ces dessins sont magnifiques mais nous n'avons pas pu en acheter car les transporter était problématique. Chacun de ces vendeurs doit payer une taxe annuelle correspondant à la "fréquentation" du temple devant lequel il vend. Les plus modestes sont donc devant des temples complètement perdus.

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La fin de notre visa approchant, nous avons repris un bus jusqu'à Yangoon pour reprendre un avion pour la Thailande dans les temps impartis.
 
Les temples
 
Une fois qu'on a voyagé en Birmanie, une des choses indisociable de ce pays ce sont les temples. Il y en a dans chaque ville, village, hameau et même au milieu de nulle part. Ils sont de toutes tailles, hauteurs, longueurs et de différentes formes. Fait dans divers materiaux; briques, teak, or etc... selon l'époque de leur édification et l'endroit de leur réalisation.
Malgré leur nombre impressionnant, les birmans continuent à en construire. Mais il est à noter qu'on trouve aussi des mosquées, des synagogues, des temples hindous et des églises chrétiennes mais évidemment en bien moins grand nombre.
Le plus beau temple et le plus grand est Schwedagon Pagoda, à Yangoon. Le Golden Rock, lieu où tous les bouddhistes birmans essayent d'aller une fois dans leur vie. Mais le site de Bagan a une autre dimension. C'est une vaste plaine, plutôt désertique, qui est remplie de temples de toutes tailles.
 
Les gens de Bagan
 
 

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Fumer nuit gravement à la sante, comme on dit chez nous!
 

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Travail manuel du coton
 

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enfants réclamant des bonbons et de la "lucky money"
 

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à l'école
 

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Petit guide improvisé des temples
 

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Petite fille timide
 

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Cette photo nous aura coûté un petit pourboire, contrairement à toutes les autres que nous avons prises, mais elle est quand meme jolie on trouve!!!
 
 

Conclusion
 
Bref ce qu'on retiendra de ce pays, en dehors des beaux paysages, et de toutes ces fabuleuses rencontres c'est que des gens prennent des risques insensés pour obtenir la liberté de parole, de penser et politique. Tous ces gens font preuve d'un courage exceptionnel tout en étant généreux et en gardant le sourire. Un sourire qui ne demande qu'un sourire en retour, rien de plus. C'est si simple, naturel et ça fait tellement plaisir. 
 
On espère que notre récit vous donnera envie de rencontrer ces gens formidables!!





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