LAOS
notre itinéraire
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EPISODE 26
On
the way to Laos (20 et 21.12.2005)
Nous avons quitte Siem Reap et tous les temples d'Angkor de
bon matin. Notre but etait de rejoindre le Sud Laos en 2 a
3 jours. Nous ne pouvions y aller directement faute de
route carrossable alors nous avons du repasser pas tres
loin de Phnom Penh et remonter le long du Mekong.
Apres avoir pris un bus jusqu a Kompong Cham, nous avons pu
avoir une correspondance jusqu a Kratie, dans l est du
pays, au bord du Mekong. Nous sommes arrives la-bas le soir
et avons pris une guest house pour la nuit.
Le lendemain matin, nous avons embarque a bord d'une
voiture privee faisant office de taxi, a 7, plus les
bagages. Et le rallye a commence. Sur des routes defoncees,
slalomant entre les plus gros trous, musique a fond, le
chauffeur et les passagers avant discutaient et rigolaient.
Dans les villages, le klaxon etait presque en continu et
les plumes ont vole. Deux poules ont ete happees.
Tout cela a fait qu'on etait presque en avance a Stung
Treng pour prendre le bateau. Mais pas n' importe quel
bateau, un speed boat! On ne savait pas a quoi s'attendre
d'autant plus que l' embarquation dans laquelle on a pris
place ne payait pas de mine : une frele barque dans
laquelle on pouvait se tenir a 2 sur la largeur et qui
pouvait recevoir 8 personnes. Nous etions un peu plus que
ca, et nous etions les seuls barangs (blancs) a
bord.
Attention depart : le nez du
bateau s'est leve de presque un metre alors qu'un bruit
assourdissant se faisait entendre. Un moteur surpuissant
avait ete greffe au bateau et il nous propulsait a 70 km/h
sur l'eau. Notre barque ne faisait quasiment pas de vagues
mais decollait un peu et retombait a plat sur la
moindre vaguelette du fleuve. Un peu douloureux pour le
dos, mais le pied total!!!
La frontiere, de part et d'autre du fleuve a ete passee
sans probleme. Nous etions en regle et nous avons paye le
dollar necessaire a ce que le douanier prenne son tampon,
souleve son avant bras et abbatte ledit tampon sur nos
passeports. Nous etions au milieu de nulle part au bord de
l'eau, dans la foret.
Aussi, l'arnaque cote laotien
s'est poursuivie avec la proposition du douanier de nous
procurer un taxi au prix du monopole c'est a dire tres
cher. Heureusement, nous etions 3 a ce moment la et par
chance, le 3e larron, Manfred, etait fonctionnaire de l'Onu
affecte au Cambodge et au Laos. Il parlait couramment le
laotien. Meme a lui ca lui a pris du temps pour obtenir un
prix decent. Nous, on y serait jamais arrives...
Bref, grace a lui nous avons atteint une des iles du Mekong
que nous voulions voir vers le milieux de l'apres-midi.
Merci Manfred! Et bye bye Cambodge... Ce pays aura ete un
coup de coeur pour nous. Il est tres beau, varie, et il y a
Angkor. La pauvrete est frappante, mais les gens sont d une
gentillesse et d une douceur incroyable. La page de la
guerre civile n'est pas encore tournee mais le pays essaie
de regarder vers l'avenir : le tourisme pourrait devenir
une belle ressource. Outre Angkor, il y a les plages de la
rive ouest et aussi les parcs nationaux du Ratanakiri et du
Mondulkiri (que nous n'avons fait que longer).
Le pays, a notre avis, vaut vraiment le detour. Il est tres
bon marche et ne recoit pas encore beaucoup de monde. Une
excellente idee de vacances pour 2006!!!
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EPISODE
27
Les
4000 îles (21.12.2005-28.12.2005)
Les 4000 iles sont en fait plein de petites iles situees
dans le Mekong, tout au sud du Laos.
Nous sommes arrives sur la plus grande d'entre elles, Don
Khong.Le lendemain de notre arrivee, nous l'avons parcourue
a velo. Les 30 km de route qui bordent l'ile ont ete une
plaisante ballade. En effet, la circulation est quasi
inexistante.
Nous avons ensuite pris un
bateau qui a pousse jusqu'a Don Det, une ile beaucoup plus
petite ou les bungalows poussent comme des champignons. En
fait, il y a seulement 3 iles qui jouissent
d'infrastructures pour accueillir les touristes; Don Khong,
Don Det et Don Khon. D'autres iles sont habitees mais n'ont
pas encore de l'electricite par exemple. Sur Don Det ou
nous sommes restes quelques jours, elle depend des
generateurs installes dans les differentes guesthouses et
donc du bon vouloir du proprietaire. Ceux de notre bungalow
etaient lao-belges et du coup, on a eu droit aux "belgian"
fries et non aux "french" fries ! Nous avons bien profite
de la vue sur le beau jardin s'etendant devant notre
bungalow et pu admirer le coucher de soleil sur le
Mekong.
Nous avons loue des velos et
apres avoir longe Don Det nous avons emprunte le pont
reliant Don Det a Don Khon non sans avoir regler le peage.
Nous avons emprunte l'ancienne voie de chemin de fer, la
seule construite par les francais dans le pays et laissee
depuis a l'abandon. Nous sommes arrives a un endroit
ou une partie du Mekong se transforme en
chutes d'eau.
La plupart de la population
locale vit dans des bungalows, des huttes ou des maisons
surelevees par des pillotis pour avoir plus de fraicheur.
En fait, les laos vivent souvent sous leur maison ou
souvent ils cuisinent et s'activent et vont dans leur
maison uniquement pour passer la nuit. Sur Don Det, on ne
circule qu'a pied ou a velo. Les gens profitent de la
decrue du Mekong pour faire de tous petits jardins sur les
minuscules iles qui emmergent a peine. Celles-ci sont
immergees pendant la saison des pluies et un limon tres
fertile s'y depose ce qui poussent les habitants a aller
jardiner en bateau ou a importer le limon chez
eux.
Nous avons passe Noel et les
jours suivants, dans le chaleur, dans les hamacs et dans le
calme. Le soir du 24, nous avons pris un bon repas en
compagnie de Nathalie, une voisine de bungalow tres sympa
et Bernard, de passage. Point de messe de minuit cette
annee pour nous mais un reveillon chez Mama Rasta
arrose de caipirihna Lao Lao (AO non C). Mama Rasta nous a
offert un bout de corde qu'elle a noue autour de notre
poignet en disant quelques incantations lao-rastafariennes.
A present, plus que jamais, le bon oeil est avec nous !
Le 25, nous avons reussi a joindre nos familles pour
constater qu'en Suisse aussi Noel avait ete bien fete mais
plus traditionnellement.
Apres quelques jours a Don Det, nous avons refait nos
sacs pour monter a la capitale
Vientiane.
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EPISODE
28
Vientiane
(29 et 30 decembre
2005)
Vientiane est une capitale qui sort de l'ordinaire. Nous y
sommes arrives apres un voyage assez fatiguant. 5 minutes
de bateau, 1h30 d attente, 3h de Sangshiew (un camion
amenage pour recevoir des passagers) bonde (certaines
personnes voyageant sur le toit pour faire un peu de place
a des chargements de poissons frais qui nous ont
bien chatouille les narines), 7h d attente a Pakse, 10h de
bus (certainement le bus le plus luxueux du voyage mais le
bus de nuit reste le bus de nuit), 1/2h d attente et enfin
20 min de tuk tuk !
Lorsque nous nous sommes retrouves au centre de Vientiane
avec nos sacs, nous ne pensions plus qu a une chose : aller
dormir. Romain a reussi a trouver la chambre
la
plus pourrie de la ville ce qui a mis un peu
d'ambiance dans notre couple. Bref, Vientiane est une
capitale qui sort de l'ordinaire !
Il n y a quasiment aucun batiment de plus de 3 etages et
toute la ville est tres aeree avec enormement de verdure.
Le traffic est tres faible et les rares grands axes a 3
voies sont quasi deserts.
La plus belle route mene du
palais presidentiel a l'Arc de Triomphe local, construit
sur le modele parisien, en version
boudhiste.
Nous y sommes montes pour avoir
une vue panoramique de la ville.
Nous avons loue des velos pour
nous deplacer et nous sommes alles voir le temple le plus
celebre du pays, le Pha That Luang.
Nous avons egalement vu le
memorial du soldat inconnu, l'un des rares symboles de
l'unite nationale. En effet, le Laos est une nation tres
jeune. Le territoire actuel, peuple en majorite de l'ethnie
Lao, s est toujours vu ballote entre les puissances
chinoises, vietnamienne, khmeres et thaies. Au moment du
debut de la colonisation francaise du sud est asiatique, la
plupart du Laos etait sous domination de la Thailande. Les
Thais laisserent les Laos au contact des français et se
retirerent pour preserver leur propre territoire. Les
français prirent sans grande peine possession du Laos
actuel mais ne penetrerent pas en Thailande. Le Laos n'a
jamais represente un grand interet pour les colons
francais. Cette region ne leur rapportait quasiment rien et
tres peu d'infrastructures ont ete construites. Peu de
colons vivaient la. Le Laos passa brievement sous controle
japonais pendant la 2eme guerre mondiale avant d'aquerir
son independance totale en 1953 dans le calme. Une
instabilite politique regna dans les annees qui suivirent
sans affecter le pays, tres rural.
Mais les choses se gaterent serieusement pendant la guerre
du Vietnam. Le nord du Laos fut accuse d'etre une base
arriere des troupes du Nord Vietnam et fut intensement
bombarde par les avions US. Un accord fut signe a Geneve
entre americains et nordvietnamiens pour respecter la
neutralite du Laos mais aucune des parties ne tint ses
engagements. Le Laos, notament dans sa partie Nord-Est
devint donc une cible. En plus des bombardements planifies,
l'ordre etait donne aux pilotes US qui partaient de
Thailande bombarder le Nordvietnam de toujours revenir a
vide. Les bombardiers se vidaient donc au hasard au dessus
du Laos avec pour seul effet de renforcer le Vietminh et le
Patet Lao, le parti communiste Lao. Un des pays les plus
pauvres du monde a ete bombarde par le pays le plus riche
et le Laos detient un bien triste record, celui du
pays le plus bombarde par habitant. Chaque laotien avait
500kg de bombes pour lui tout seul !!! Aujourd hui encore,
on peut voir des carcasses de bombes servir de pots de
fleurs ou de pieds de table...
En 1975, le Patet Lao prit le pouvoir et commenca une
politique communiste tres conservatrice et totalitaire,
mais le pays suivi a la lettre l'exemple russe et appliqua
la perestroika. A partir de 1990 le pays commenca a
s'ouvrir. Aujourd hui, tout va bien, sauf que le pays est
toujours une dictature. Il beneficie de toute l'indulgence
de la communaute internationale qui ne lui en veut pas trop
pour le traffic d'opium et pour la repression de certaines
minorites (les H Mong notament) qui s'etaient rangees aux
cotes des americains. Le pays n'a signe que peu de
conventions internationales, mais qui pourrait leur donner
des leçons ? Le laos vit en grande partie en economie de
subsistance et subit les influences de ses voisins
: du Vietnam pour l'influence politique, de la
Thailande pour l'influence culturelle et de la Chine pour
l'influence economique.
Bizarement, Vientiane est la ville de la region qui a
conserve le plus de choses de la colonisation fancaise. Il
y a beaucoup d'inscriptions en francais, notamment dans les
administrations. Il y a les pains au chocolat comme chez
nous (quel regal quand meme, ca nous manquait sans qu'on s
en apercoive...) et de bons restaurants faisant la
cuisine francaise. A Vientiane comme dans le reste du pays,
on peut voir des hommes jouer a la petanque. Le serieux est
de rigueur dans ces parties et, selon le specialiste es
petanque Romain, le niveau etait tres eleve!!! La vie est
tres agreable la bas... en tout cas en apparence et pour
les toursites de passage comme nous.
Apres 48h a Vientiane, nous avons pris la direction du nord
du pays en empruntant des routes etroites et sinueuses. On
se serait presque cru en Ardeche parfois...
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EPISODE
29
Vang Vieng et Luang Prabang (31.12.2005-05.01.2006)
Vang Vieng, notre prochaine destination, nous avait ete
decrit comme un haut lieu de rendez-vous des voyageurs sac
au dos.
Apres 6 heures de route vallonnee en bus, nous avons
atteint un petit village au bord d'une riviere entouree de
pains de sucre. Le panorama etait vraiment magnifique, mais
nous avons trouve un village completement denature par les
exces de l'industrie du tourisme. Il n'y a plus grand chose
d'authentique.... Ce qui nous a le plus gene a ete que dans
chaque restaurant, bar ou autre il y avait plusieurs teles
allumees, le volume a fond (pas toujours les memes
programmes sur les differentes teles d'un meme endroit)
impossible d'y echapper. Ajouter a cela les karaokes pour
touristes asiatiques se lachant au micro en chantant faux
et le tableau est complet.
Vu la situation, apres avoir pris notre repas de reveillon
dans un de ces endroits nous sommes rentres a notre
bungalow avec une bonne biere Lao que nous avons
ouvert sur notre terrasse au 12eme coup de minuit. Bonne
Annee et que le voyage continue aussi bien qu'en 2005 !
Nous avons passe notre premier jour de 2006 a moto sur les
chemins caillouteux des environs de Vang Vieng, nous avons
notamment visite une magnifique grotte a quelques
kilometres du village.
Notre visite a ete ponctuee de
"haaa" "hmmm" etc... emis par notre guide local ne
maitrisant pas un mot d'anglais mais tout content de nous
montrer sa grotte. Nous avons egalement beneficie d'un
petit bain bien frais dans une "piscine" naturelle
formee a la sortie de la grotte et n'avons vu aucun
touriste !
Le lendemain nous avons quitte cet endroit sans avoir fait
du tubbing, grosse chambre a air dans laquelle on s'affalle
et on descend la riviere tout en buvant et fumant, les
connaisseurs vous diront que c'est un sacrilege d'avoir
rate ca, mais franchement nous ca nous disait pas.
Pendant nos 5 heures de trajet en minibus nous separant de
Luang Prabang, nous avons sympathise avec Frederico, un
italien, et Rami, un isralien, tous deux tres sympas. La
route etait assez sinnueuse mais le panorama etait superbe.
Les collines etaient verdoyantes et a certains endroits les
plumets des fleurs de cannes a sucre ondulaient au gre du
vent, c'etait assez irreel.
Luang Prabang, qui fait partie
du patrimoine mondial de l'UNESCO, nous a tout de
suite plu. La ville se trouve entre le Mekong et la
riviere Nam Khan et est truffee de temples
boudhistes. C'est une cite paisible qui
vous laisse sous son charme avec un joli marche
de nuit ou les gens des minorites ethniques viennent vendre
leurs artisanats. Il est agreable de s'y promener car
personne ne vous harcele pour acheter, les gens sont tres
respectueux et presque timides.
Nous avons pas mal deambule
dans la ville et sommes alles voir quelques temples,
notamment celui qui domine la ville, le Phu Si. Au pied des
marches de ce temple, des dames vendent des petites cages
en osier refermant des oiseaux "porte bonheur" et nous en
avons acheter deux. Nous avons donc gravit les
marches afin de pouvoir visiter le temple et
lacher nos oiseaux. Ce que nous avons fait,
malheureusement pas de photos, Sandrine
est desolee, mais elle a appuye trop tard sur le
declencheur puis elle a lache son oiseau avant que Romain
ait le temps de preparer l'appareil !! Donc pas de photos
de ce moment memorable et des minutes qui suiverent !!!
Nous avons egalement assiste a quelques parties de petanque
de tres haut niveau disputes avec un tres grand
serieux.
Mais ce qui nous a le
plus marque dans cette ville est la procession des
moines qui a lieu tous les matins entre 6h30 et 7h00. Les
moines, qui se levent tous les matins pour prier le
boudha a 4h00, se regroupent ensuite dans un
temple et partent, pieds nus, a la queue leu leu arpenter
les rues de la ville. Ils se dispersent par petits groupes
au fur et a mesure de facon a ce que chaque rue soit
traversee.
Les habitants de la ville
mettent des petits tapis par terre et s'agenouillent
dessus en attendant l'arrivee des moines. Lorsque les
moines passent devant eux avec leur vasque en argent, les
habitants leur donnent une offrande; une boulette de riz
gluant, des fruits ou autres. Les moines prennent tout mais
redistribuent une partie de ce qu'ils ont eu aux plus
pauvres. En effet, nous avons vu notamment des enfants
des rues recevoir de la nourriture dans un carton dispose
devant eux que les moines remplissaient. C'est un reel
partage.
Les moines et ou novices
(apprentis moines), sont habilles dans des sortes de toges
dans differentes nuances de orange ou
safran contrastant avec leur peau mate. Ils semblent
sortis d'un autre temps et d'un autre
monde. Chaque fois que nous en croisons notre
regard est attire, charme, par
ces petits hommes oranges, que nous prenons en
sympathie.
En effet, ces garcons souvent
tres jeunes ont une vie simple et rude. Ils sont devenus
novices pour beaucoup d'entre eux pour des raisons
economiques, ou familliales (enfants orphelins ou trop
nombreux entre autre). D'autres le sont devenus
afin d'avoir acces a l'education. Mais il ne faut bien
entendu pas renier l'aspect ideologique qui au dela des
moines joue un grand role dans toute la population qui a
une approche ouverte et moderee mais neamoins impliquee de
la religion. Pour la majorite des novices la vie au
monastere n'est qu'une etape de leur vie. Au moment de
choisir s'ils veulent devenir moines, un grand nombre
retourneront a la vie civile en profitant des connaissances
acquises et retrouveront la vie de Monsieur tout le monde.
Il est assez rare de croiser des moines
ages.
Nous avons eu un vrai coup
de coeur pour cette petite ville que nous avons finalement
quitte apres 3 jours.
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EPISODE
30
Nong Kiaw et
U Domxai (05.01.2006-08.01.2006)
A
Luang Prabang, nous avons embarqué dans un petit bateau à
moitié vide en direction du Nord. Nous avons fait 7h de
bateau à travers la vallée sur la rivière Nam Tha que nous
avons remonté. Nous avons serpenté dans la végétation assez
dense, les bords de la Nam Tha n'abritant que quelques
petits villages espacés. Ce fût une belle journée de
voyage, quoiqu'un peu longue sur la fin, mais les très
beaux paysages que nous avons vu nous ont fait
patienter.
Arrivés à Nong Kiaw, village
touristique le long de la rivière, nous sommes tombés sur
André, un potier du Gers, très sympa qui a été notre voisin
de bungalow la première nuit. Le contact a tout de suite
bien passé avec André qui en avait marre de parler anglais
et qui du coup était tout content de nous faire profiter de
son humour made in France.
Le soir, nous avons mangé en sa compagnie et aussi avec
Federico et Rami, qu'on a retrouvé sur place. Une bonne
petite soirée récréative.
Le lendemain, après avoir changé de Guesthouse car les rats
de Bambou Island avaient visiblement retrouvé notre trace,
nous sommes partis à bord d'un bateau affrété par Federico
(merci pour cette belle ballade et ta générosité,
Federico!). Nous nous sommes tout d'abord arrêtés dans un
tout petit village ne figurant sur aucune carte où les
nombreux enfants nous ont escorté pendant notre ballade.
Les seules adultes présents étaient un moine en pleine
méditation et une charmante dame aux cheveux blancs filant
du coton.
Le second arrêt fût balnéaire,
en effet, Federico et Romain, malgré la fraicheur de l'eau
et le sol brunâtre n'ont pas hésité (bon d'accord une
petite hésitation...) à se jeter à l'eau après s'être
enfoncés jusqu'aux genoux dans la boue.
Nous sommes enfin arrivés à notre troisième et dernier
arrêt, le village de Muang Ngoi Neua. C'est un endroit
niché entre des sortes de pains de sucre, uniquement
accessible par bateau, aucun véhicule à moteur ne circule
dans ce lieu devenu touristique (beaucoup de Guesthouse et
de restaurants) depuis peu. Dans l'unique rue du village
nous sommes tombés sur André qui venait d'arriver et qui
avait déjà perdu sa Guesthouse... Pour l'aider, nous lui
avons offert une bière, avant de faire une petite visite au
temple local et de repartir avec Federico comme nous étions
venus.
Nous avons passé une dernière
soirée avec Federico qui rentrait le lendemain à Luang
Prabang avant de s'envoler vers l'Italie. Quant à nous,
nous avons pris place dans un Sangshew qui nous a conduit
en direction de U Domxai, sur une route très sinueuse. Nous
y avons fait un court arrêt d'une seule nuit. U Domxaiest
une ville presque chinoise qui ne présente pas beaucoup
d'intérêt. Nous n'avons fait que la parcourir brièvement.
Après une petite grimpette sur le point culminant de la
ville, nous nous sommes arrêtés dans les locaux de la Croix
Rouge locale qui proposait d'excellents massages que nous
avons bien appréciés.
Le lendemain, nous avons pris
place à bord d'un minibus surbondé (à un moment, 34
personnes pour 25 places) qui nous a conduit jusqu'à Luang
Namtha. Ce trajet fût mémorable notamment pour deux
raisons. Tout d'abord, ça a été un trajet où les
locaux vomissaient les uns après les autres. Ils ne
sont pas très habitués à voyager en voiture ou en bus et
ils ont facilement mal au coeur. Donc il est normal
qu'à chaque trajet une ou deux personnes vomissent, mais
là, avec ces petites routes sinueuses et le grand nombre de
personnes dans le bus (peu de gens voyaient la route), ça a
été l'épidémie. Les gens ne font pas arrêter le bus
lorsqu'ils se sentent mal et donc, lorsqu'ils en
avaient, des sacs plastiques ont été remplis et
sinon ben ... on pouvait voir de grandes traînées les long
des fenêtres du bus, c'etait surréel !!!
Comme pour changer les idées de
tout ce monde, deux personnes d'une association de
prévention du sida sont montées dans le bus. Après un petit
discours en laotien sur cette maladie, nous avons tous eu
quelques préservatifs en cadeau. L'intervenant a commencé à
raconter des blagues avant de faire chanter tout le
bus (enfin ceux qui pouvaient) et de nous faire taper
dans les mains (ca on y est arrivé...). C'était vraiment
ludique comme prévention, plus sympa et apparament moins
moralisatrice que la nôtre... Mais c'est quand même sans
regrets que nous sommes arrivés a Luang Namtha.
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EPISODE 31
Luang Namtha
et Muang Sing (08.01.2006-13.01.2006)
Pendant notre repas le premier soir de notre arrivée a
Luang Namtha, nous avons retrouvé par hasard André qui
arrivait lui directement de Muang Ngoi Neua où nous
l'avions laissé. Après avoir mangé ensemble, nous avons
convenu de nous retrouver le lendemain à Muang Sing à 60
kilomètres de là pour l'éventuelle organisation d'un
trekking.
Le lendemain, nous avons loué une moto pour faire le trajet
de nous même et avoir un peu de temps pour admirer les
paysages.
André quant à lui a pris le
bus. Après avoir fait un peu plus de la moitié du trajet en
traversant la forêt et quelques petits villages, Romain est
passé à vive allure sur un trou, et voilà que quelques
mètres plus loin la moto a commencé à s'essouffler... et
s'est arrêtée. Sandrine était persuadée que c'était à cause
de l'incident mais non, finalement on a dû se rendre à
l'évidence: on etait tombé en panne seche malgré le fait
que la jauge indiquait que le reservoir était plein. Un
gars qui passait par là s'est arrêté, a soufflé dans le
reservoir ce qui a eu pour effet de faire démarrer la moto
qui a recalé aussitôt. Un autre petit Lao à moto s'est
également arrêté. Le motard parlant un tout petit peu
anglais nous a fait comprendre qu'il allait pousser Romain
jusqu'au prochain point essence. Sandrine est montée à
l'arrière de sa moto et le motard, le pied contre le
cale-pied de la moto de Romain l'a poussé dès que c'était
plat ou que ça montait et ceci sur les plus de 20
kilomètres nous séparant de Muang Sing. Il a par conséquent
bien mérité le repas que nous lui avons offert ainsi que sa
photo sur le net !!!!
Après avoir quitté notre
sauveur, nous avons retrouvé André et nous nous sommes
inscrits pour un trekking de deux jours et une nuit dans
les villages des différentes ethnies locales.
Nous sommes partis donc le lendemain matin. Notre équipe
était constituée d'André, d'un couple de géants
autrichiens, Dagmar et Philip, très sympas et qui
impressionnaient beaucoup les petits laos par leur taille,
du guide, Mr Boun et de son assistant, cuistot, Mr Cook.
Nous avons commencé par nous arrêter au marché pour acheter
stylos et cahiers à distribuer pendant le trek. Puis nous
avons fait 1 heure de marche pour rejoindre un premier
village où nous avons fait une courte halte.
Après avoir traversé des champs
de cannes à sucre que nous avons goûté, nous sommes arrivés
dans un nouveau village où le chef nous a acceuillis dans
sa hutte où nous avons pu prendre notre repas de midi.
Ce village, comme le précédent
était peuplé de gens de la minorité ethnique Paho, mais qui
vu leur proximité avaient un peu perdu de leur authenticité
mais gagné en confort. Il y avait par exemple : certaines
maisons avec des panneaux solaires, certains avaient des
mobylettes et même si les villageois vivaient en communauté
(on a vu le chantier d'une maison que tous les hommes du
village constuisaient sour la direction du chef) la vie a
bien changé pour ces gens ces dernieres années.
L'après-midi, nous avons fait 3 heures de montée le long
d'une montagne sur des petits sentiers sur lesquels nous ne
nous serions jamais aventurés sans guide. Il y avait
beaucoup de zones déforestées où des arbres à caoutchouc
avaient été plantés.
Avant d'arriver au sommet, nous
serpentions entre des champs de riz à flanc de montagne qui
appartenaient aux gens du village où nous allions passer la
nuit.
Nous sommes enfin arrivés à notre but, un villade de la
minorité Aka, situe à 1600 mètres d'altitude, tout au
sommet de la montagne.
Ce village est quasiment coupé
du reste du monde. Les seuls contacts extérieurs qu'ils ont
c'est avec le marché de Muang Sing, à plusieurs heures de
marche, où les femmes vont régulièrement vendre leurs
produits ou les échanger. Pour la majorité de la population
le premier contact avec des etrangers s'est fait il y a
deux ans lorsque l'office du tourisme a mis sur
pied des trekkings "écotourisme" dont le but est de
faire profiter financièrement les gens des villages
visites. Donc chaque chef de village que nous avons
traversé a reçu une certaine somme d'argent pour la
communauté servant lors des fêtes, d'hospitalisation ou à
mettre des tôles sur les toits des habitations; bref a
améliorer leurs conditions de vie.
Vu le peu de touristes dans cette région, les treks passant
dans ce village restent rares et de ce fait les habitants
étaient aussi curieux que nous. Le village que nous avons
découvert ne semble pas avoir beaucoup changé depuis 1000 a
2000 ans (personne ne sait quand il a été fondé).
Les femmes doivent aller
chercher l'eau en contrebas à 15 minutes à pied (seul moyen
de locomotion). Leurs cultures en pente sont situées à
flanc de montagne et le travail et les conditions de vie
sont très pénibles et nous n'avons pas vu beaucoup de gens
agés. Les gens continuent à vivre avec des croyances d'un
autre temps. Les jumeaux ou jumelles sont pour eux des
sortes de diables. Ils affirment avoir arrêté de mettre le
feu aux berceaux de ceux-ci, pour les brûler vivant et
éloigner les mauvais esprits. Notre guide nous l'a confirmé
tout en précisant que l'arrêt de cette pratique, (si
averée) était récent et que la solution de remplacement
actuelle est l'abandon.
Les deux tentatives de mise en place d'une école ont
échoué, faute d'ecoliers présents. Les enfants s'élèvent
entre eux, il n'est pas rare de voir ceux de 7-8 ans
s'occuper des nouveaux nés aidés souvent les quelques vieux
du village. Seules deux personnes du village parlent un peu
le lao, les autres seulement leur dialecte. Le village
continue de vivre sa vie comme il l'a toujours
fait.
Nous avions en face de nous les
gens les plus différents de nous que nous ayons vus. Le
village avait construit une hutte pour l'écotourisme où
nous avons pris nos repas et passé la nuit. Le village
était remplis d'animaux; chiens, cochons, vaches, chèvres,
poules et chats en liberté le jour et dormant sous les
maisons la nuit, ce qui provoquait un sacré remue ménage 24
heures sur 24.
Cette expérience a été
incontestablement notre plus beau et fort souvenir du Laos.
Nous avons pris notre repas,
preparé par Mr Cook, dans notre hutte, sous le regard d'un
défilé constant d'habitants du village qui venaient nous
observer en silence sur le pas de la porte, personne
n'osant rentrer.
Le soir, Mr Boun a chanté des
chansons laotiennes en compagnie de Mr Cook. Nous nous y
sommes aussi mis avec André et nous avons chanté "Aux
Champs Elysées".
Le public à la porte était
nombreux, à un moment, les plus petits se sont fait
expulser par les grands, sauf un petit garcon qui avait
réussi à revenir en douce et qui jetait des regards
inquiets par dessus son epaule mais qui voulait rester
malgre tout au spectacle.
Nous avons passé une nuit assez fraîche et avons pris le
petit déjeuner devant notre hutte.
Le soir nous avions remarqué que les cochons et chiens nous
suivaient dès que nous nous écartions du village sans
savoir pourquoi. Romain en a découvert la raison dès le
lendemain matin en allant faire sa grosse commission. Pas
moyen d'être tranquille, une chienne et son petit le
suivaient partout. Après avoir patiemment attendu la de fin
de la besogne, les deux chiens se sont approches
pour festoyer et nettoyer la place,
tranquillement, sous les yeux meduses de Romain. Mr. Boun
nous a dit après, que les chiens et les cochons se
disputaient parfois à ce propos, ce qui maintenait les
abords du village propres. En cas de conflit, c'est
toujours les chiens qui on le dessus. Ils sont plus vifs...
Ces stations d'épuration sur pattes ont le mérite
d'être écologique.
Nous avons quitté le village au matin
et sommes redescendus en
direction d'un autre village beaucoup plus civilisé et du
coup moins intéressant. Nous avons pris le repas de midi
dans la hutte des deux jeunes institutrices du village (qui
gerent 75 enfants) très sympas. Nous leur avons donné les
stylos et les cahiers achetés la veille et avons pris
en leur compagnie un repas bien arrosé. Mr Boun avait un
faible pour l'une d'entre elle et a mis du temps à
repartir.... Dans l'après-midi, le trek a pris fin. Nous
étions vraiment enchantés de ces deux inoubliables journées
!!!!
Le lendemain, nous voulions quitter Muang Sing, mais André
est venu nous avertir qu'il venait d'apprendre qu'un
"festival" local avait lieu. La fête à 1 kilomètre du
village, une sorte de kermesse avait lieu toute la journée
et nous y sommes allés en compagnie d'André. Pendant la
journee, il y a eu la mise a mort d'un buffle (on avoue on
y a pas assisté) et des jeux de fléchettes. Le lao aime
bien s'amuser et faire la fete ! André aussi ! On l'a bien
accompagné. Après une journee assez arrosée, nous avons
dansé les danses locales au milieu de la population assez
émèchée. En début de soirée les danses étaient assez
traditionnelles avec deux cercles concentriques bien
distincts l'un constitué des filles, l'autre des graccons.
Les deux cercles se croisaient sans se toucher. Avec André,
nous étions les seuls Falangs (Blancs en laotien) et
constituions quand même une petite attraction. Sandrine a
notamment tapé dans l'oeil de pas mal de monde et suscité
quelques petits numéros de danse rien que pour elle. Toutes
les 10 minutes la sono s'arrêtait et le petit orchestre
local laissait les micros et un speaker faisait un numero à
la Guy Lux. Les danseurs repartaient vers les tables
écluser quelques bières lao-lao, qu'on partageait à 15 dans
une unique tasse qui était constamment remplie. On pouvait
aussi manger des nouilles froides avant que la musqiue ne
reprenne et que tout le monde aille bouger son popotin pour
la tranche musicales de 10 minutes. En fin de soirée, sans
doute l'alcool aidant, les danses en cercle ont laisse
place à des danses plus rock n'roll. C'est à ce rythme que
lorsque les 22h30 ont approché, tout le monde était bien
attaqué. En effet, la disco commence des la nuit tombee,
vers 18h30-19h00 et finit vers 22h30. Le lendemain à 6h00
ou 7h00 du matin chacun est allé vaquer à ses occupations.
Quant à nous, nous sommes rentrés a Luang Namtha à moto
sans problème. Le fait marquant de cette journée aura été
notre repas au restaurant. Dans la maison d'enface, à
quelques métres de notre table, un monsieur faisait
tranquillement cuire un chien entier sur des braises. Le
chien était tout raidi, et malgré qu'il soit mort il aurait
pu tenir sur ses pattes. Après l'avoir bien cuit, l'homme
l'a trempé dans l'eau et a commencé à le peler. On s'est
souahité bon appetit....
Le soir on a pris un dernier repas avec André qui partait
en direction du Vietnam. Pour nous, ca sera la Thailande.
Salut l'ami, à la prochaine et bonne fin de voyage à toi
!